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  • Cruciverbiste (20) Le chic de Colombo

    Font partie des neutres. Solution : beiges.

    Ça pour être neutre, c'est neutre. Le genre de couleur qu'on se demande si c'en est une. Il paraît que blanc n'est pas une couleur, mais à côté du beige y a pas photo. Autant le beige est éteint, autant le blanc est éclatant.

    Entendons le vrai blanc des pubs de lessive de mon enfance Machin lave plus blanc. Plus blanc que quoi ? Que les lessives concurrentes ? Mais comme chaque lessive dit la même chose, ça n'avance à rien. Plus blanc que neige ? Association galvaudée ...

    En revanche si l'on dit « plus blanc que beige », là c'est éclairant, non ?

     

    C'est sa neutralité j'imagine qui vaut au beige sa réputation de chic. Une couleur pas tape-à-l'œil, pas m'as-tu-vu. Raffinement discret. Et davantage encore avec son plus ou moins synonyme grège.

    Robert m'apprend que grège vient de l'italien seta greggia (soie brute). Brute, écrue, non traitée. Au fond le beige-grège correspond à la femme qui en veillissant accepte rides et amollissement des chairs (je me demande ce qui peut bien me souffler cette association). Qui s'assume brute, écrue, plutôt que de céder à la vulgarité du lifting et du botoxage. Oui je ne vais pas me faire des amis dans la corporation des chirurgiens esthétiques. Ça tombe bien ce n'était pas mon ambition. Cela dit, respect à ceux qui se consacrent à la chirurgie réparatrice.

    Quoi, qu'est-ce que tu dis, lecteur, lectrice ? Qu'il s'agit parfois de réparer une blessure psychique, et qu'à ce titre une intervention sur l'apparence peut sauver un ego de l'effondrement ? Oui c'est juste. Mais à cela on peut répondre qu'un bon psy peut aider aussi. Mais bon on va pas entamer un débat : neutralité est le mot du jour.

     

    Bref tout cela pour dire : je n'ai aucun problème avec l'écruité (écruisme ?), mais ce n'est pas pour autant que j'aime le beige. D'ailleurs aime-t-on le beige, même si l'on en porte ?

    Par exemple l'inspecteur Colombo a-t-il choisi son imper par goût positif du beige ? Il me répondrait j'imagine c'est ma femme qui me l'a choisi ...

     

    Quoi qu'il en soit, figurez-vous que Robert ne connaît pas l'étymologie du mot beige. Il émet sans conviction l'hypothèse que ça vienne de l'italien bombagia (coton). Ce qui en dit long, entre nous, sur son dépit après des recherches infructueuses.

    Et à propos de recherches, ne faudrait-il pas enfin établir si le beau froissé de l'imper de Colombo est celui d'un tissu de coton ou de lin ? Ou de soie qui sait ?

     

    En attendant restons dans le domaine policier : on a prisé son commissaire (7 lettres).

    (Oui ceci est un cadeau, lecteur-trice)

     

  • Cruciverbiste (19) Jeux de société

    Affrontement à coups de pierres. Solution : go.

    Un mot qui évoque la géopolitique chinoise, et tout autant l'exhortation du capitaine des Marines à ses boys. Rigolo, non ? Je dirais même plus : MDR.

    Oui je sais, ça ne se dit plus MDR, c'est passé de mode au profit des émoticones. Je ne sais pas très bien ce qu'on va pouvoir inventer après, sachant qu'on va toujours dans le même sens simplificateur. De la phrase genre je trouve ça très drôle, j'en suis morte de rire à sa réduction morte de rire, compactée ensuite dans le sigle MDR, donc, puis exit le mot, exit la lettre, juste une image basique avec l'émoticone. Je ne vois pas très bien comment on peut réduire encore. Sauf le blanc et le silence.

    Pour en revenir au go, je n'ai jamais eu l'occasion de l'apprendre, mais je ne désespère pas. Mes petits-enfants, joueurs comme ils sont, y viendront un jour. Il paraît que ça ressemble un peu au jeu de dames, la complication orientale en plus.

    En tous cas une chose est sûre, ce n'est pas un jeu fondé sur la coopération. Comme la plupart des jeux dits de société, ainsi le fameux monopoly et autres procédant de la même logique.

    Et du coup tiens au fait : jeux de société/réseaux sociaux, on tient un truc, là, non ? Tout se passe comme si faire société consistait avant tout à lutter pour se faire sa place, une meilleure place que celle du petit copain, sans s'interdire de le piétiner le cas échéant.

    Je n'ai garde d'oublier les louables efforts de quelques fabricants pour concevoir des jeux coopératifs, à visée éducative, sur l'écologie, l'économie sociale et solidaire, l'égalité, la tolérance. Mais ces jeux rencontrent moins de succès que les autres. Étonnant non ? Non.

    C'est comme un roman psychologique versus un polar bien violent et bien glauque, un film d'Emmanuel Mouret versus un blogbuster hollywoodien camouflant sous des tonnes d'effets spéciaux l'indigence d'un scénario formaté : ça ne fait pas le poids en termes d'adrénaline et de testostérone.

    Euh bon je sens qu'il vaut mieux que j'arrête, sous peine de me faire définitivement cataloguer en vieille schnocke scrogneugneuse.

     

    Allez, histoire de calmer le jeu : font partie des neutres (6 lettres).

     

  • Cruciverbiste (18) En canon et ad libitum

    On y est attiré par des sirènes. Solution : caves.

    Alors, voilà, lecteur, lectrice, je vais te faire un aveu. Contrairement à ma déontologie d'auteur que tu sais impeccable, j'ai légèrement bidouillé cette définition. C'était en fait : on y fut hélas attiré par des sirènes.

    Mais l'évidence m'a sauté aux yeux : le présent est plus approprié, non ? Le verbicruciste aurait pu d'emblée l'employer, vu qu'il y a toujours quelque part une guerre en cours, donc des bombardements, donc la nécessité de s'en abriter. Et bien content si l'on a des sirènes qui vous avertissent, et des caves où se réfugier.

    Quant à hélas oui bien sûr, mais c'est superflu. On sait depuis le vieil Homère où le chant de certaines sirènes nous mène, hélas.

    À nous fracasser de Charybde en Scylla.

    Sauf Ulysse évidemment, qui a pris ses précautions. Instruit par dix ans de guerre à Troie, il savait à l'avance ce que chanteraient les sirènes, virtuoses de la pulsion de mort.

    Hier aujourd'hui demain, ce chant reste le même hélas : Dieu(x) que la guerre est jolie, qu'elle est belle la haine, qu'il est bon de faire du mal. (Et du coup on se demande : ce malin d'Ulysse, qui sait s'il n'a pas voulu se payer le frisson de ces plaisirs glauques, mais sans les dégâts qui vont avec ?)

    Bref les sirènes lancent l'air de rien leur petite musique : un bout de terre où l'herbe est plus verte, une autre façon de croire ou de ne pas croire, une vieille rancoeur entre nations, entre ethnies ...

    Un refrain qui se répète, qui vous enveloppe comme un lancinant canon.

    Alors on se met à le reprendre en choeur, et c'est gagné : vogue la galère entre Charybde et Scylla. Indéfiniment.

    En effet, dès qu'on a accumulé suffisamment de morts de part et d'autre (et maintenant ça va vite, on n'en est plus au feu grégeois comme les petits joueurs des vieilles guerres), on se dit : ah ben non on va pas s'arrêter maintenant ce serait trahir nos morts. Alors on continue à trahir les vivants.

    Que l'on ne se mettra à respecter que lorsqu'ils seront assez morts pour mériter respect.

    Certains parfois sont tentés de s'arrêter, de dire pourquoi, à quoi bon, tentés de faire taire les sirènes.

    Mais ils hésitent : faudrait pas que les autres les prennent pour des caves, hein ?

     

    Allez, à la guerre comme à la guerre, la suite : affrontement à coups de pierres (2 lettres).