Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Cruciverbiste (7) Manger la consigne

    Problème bancaire. Solution : braquage.

    Activité favorite des précédents, pour des résultats variables il faut bien le dire. En fait la présence dans les environs de leur meilleur ennemi le buveur de limonade suffisait à saccager le doux espoir de palper de précieux cailloux sortis des coffres de la banque.

    Et c'était la retombée bête et brutale dans la rugueuse réalité, en l'occurrence sous les espèces d'une montagne de cailloux à casser au pénitencier. Dans ces cas-là, l'heure du repas paraît toujours si loin … Tais-toi Averell !

    Figure-toi, lecteur-trice, que j'ai connu quelqu'un qui avait participé au casse d'une banque.

    Il avait écopé d'un nombre non négligeable d'années de prison. En fait, expliquait-il, c'était trop bête : l'opération avait été minutieusement préparée, tout avait bien marché, et la police courrait encore après la bande, si elle n'avait compté dans ses rangs une sorte d'Averell. Lequel avait mangé la consigne d'attendre avant d'écouler les grosses coupures numérotées …

    Il paraît que les braqueurs se font souvent avoir comme ça. Un psy dirait, va savoir, qu'inconsciemment ils cherchent une reconnaissance et/ou une punition ?

    Pour en revenir au voleur dont je parle, la prison eut pour lui un bénéfice secondaire : son avocate tomba amoureuse de lui (ça aussi il paraît que ça arrive plus souvent qu'on ne croit), ils se marièrent, et que croyez-vous qu'il arriva ? Il s'empressa de la cocufier.

    Moralité (si j'ose dire) : truand un jour truand toujours.

    Mais n'omettons pas de remarquer pour finir : bien plus régulièrement (re-si j'ose dire) que pour la banque, le risque de braquage est pour ses clients : fraisbancairesexorbitants en 25 lettres et en un mot.

    « Bon appétit Messieurs », hein ?

    Pour le dire avec Ruy Blas, et ménager ainsi une transition vers : plateaux à tartines (6 lettres).

     

  • Cruciverbiste (6) Averell et Argine

    Quatuor sur les planches. Solution : Dalton.

    Du carré (d'as) au quatuor (de nases), et de Lucky Luke aux Dalton. Raccord, non ?

    Durant mon enfance, quand je n'allais pas me payer une tranche de rire à Douaumont avec ma grand mère (cf 3), je jouais avec mes frères, et souvent aux cartes.

    La partie finie, nous la prolongions de temps en temps par un colloque sur des sujets d'importance : quelle était notre couleur favorite ? Et parmi les « habillés » (ainsi nommions-nous les figures) quel roi, quelle dame, quel valet avait notre préférence ?

    Pour ma part je passais des heures à observer leurs visages et leurs vêtements, à me répéter leurs noms : Rachel, Lancelot, David, Hector … Et pour les couleurs, le rouge ou le noir ? La rondeur du Cœur ou du Trèfle, la netteté du Carreau, le piquant … du Pique ?

    Bon puisque qu'on se dit tout sachez que de cette époque je garde des goûts arrêtés. Ma couleur préférée Carreau, mon Roi David roi de Pique, ma Dame Rachel dame de Carreau, mon valet Hector, Carreau encore.

    Au palmarès des moches à mon goût : César de Carreau et Judith de Cœur. Argine de Trèfle aurait été pas mal, mais le nom !

    Comment peut-on s'appeler Argine qui rime avec angine et commence comme Arrgh ? Inversement, en lectrice émerveillée des légendes de la table ronde, j'aimais le nom du valet de Trèfle Lancelot, mais allez savoir pourquoi sa tête ne me revenait pas.

    Et les Dalton dans tout ça ? Nous lisions bien sûr Lucky Luke avec délectation. Et comme avec les jeux de cartes, nous prolongions le plaisir par des questionnements existentiels.

    « Quel Dalton tu préfères, toi ? »

    Une fois éliminés les deux du milieu, qui n'avaient pas grand chose de caractéristique (à mon grand dam d'ailleurs car j'étais, dans notre trio, l'enfant du milieu) comment choisir entre Joe et Averell ? On s'en doute c'était affaire d'identification.

    J'aurais bien voulu être capable de la hargne de Joe, être revêtue du même prestige de leadership sur la fratrie. Mais Averell me faisait tellement rire …

    En fait, au-delà du rire, je sentais que son côté perpétuellement affamé éveillait en moi une profonde sympathie. Lui le pouvoir, la richesse, épater la galerie, bof. Ses besoins simples, concrets, signaient son authenticité, la justesse de son rapport au réel. Et pour cela je l'admirais, et l'enviais.

    Naturellement ce n'est pas ainsi que je me formulais les choses à l'époque. Mais quand est-ce qu'on mange me paraissait la meilleure des questions (pour la bonne raison que moi-même je la formulais souvent). Et quand ses frères lui balançaient en choeur Tais-toi Averell, moi je pensais : tiens bon, Averell, je suis de ton côté.

     

    Et maintenant je vous laisse plancher sur la définition suivante : problème bancaire (8 lettres).

     

  • Cruciverbiste (5) Une limonade pour monsieur Luke

    Rarement servi au poker. Solution : tilleul.

    C'est vrai : le joueur de poker, on ne l'imagine guère savourant sa madeleine trempée dans du tilleul au salon de thé. Mais bien plutôt en train de descendre whisky sur whisky dans l'arrière-salle enfumée du saloon. Avant éventuellement de descendre un adversaire convaincu d'enfumage à la sortie d'un cinquième as.

    Mais n'est-on pas dans l'image d'Épinal ? Le chromo d'El Paso ?

    Si l'on veut gagner au poker, mieux vaut garder la tête froide, la maîtrise de ses réactions et mimiques. Donc ni whisky ni vodka mais pourquoi pas, oui, un petit tilleul sucré au miel qui apportera calme et hydratation, l'idéal pour un fonctionnement optimal des neurones.

    L'on pourra aussi, selon les goûts, opter pour la limonade, comme un certain Lucky Luke.

    Ce que j'aime dans le poker, c'est que comme beaucoup de jeux, de cartes en particulier, il combine effort stratégique et chance.

    Ici, le pourcentage de chance est nettement dominant, si bien que le joueur de poker, s'il doit être aussi attentif que le joueur d'échecs ou de bridge, n'est pas aussi stratège que l'un ni calculateur que l'autre. C'est avant tout un croyant, un dévot du dieu Hasard.

    Pas stratège ni calculateur : on me dira et l'art du bluff alors ? Exemple s'affirmer « servi » avec en main (outre sa tasse de tilleul) aucune annonce, et pas de carte au dessus de 10.

    C'est vrai le bluff c'est fort, mais c'est du talent de comédien qu'il relève, de l'observation et de l'écoute de l'autre, assorties à la maîtrise de la présentation de soi.

    Sauf que (et c'est le côté désagréable du poker par rapport au bridge, au tarot, à la belote etc.) on joue dans une partie pour laquelle on n'a pas de partenaires, mais seulement des adversaires.

    Et clairement ça nuit au côté divertissant …

     

    Enchaînons (indice) logiquement (re-indice) avec : quatuor sur les planches (6 lettres).