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  • Cruciverbiste (29) Tout ce qui brille

    La paillette nous voilà ! Solution : strass.

    Il a fait fort, le cruciverbiste, sur ce coup-là, je trouve. C'est vraiment drôle et astucieux, je dirais même plus : brillant.

    S'y ajoute l'émotion de l'évocation historique, la fameuse déclaration du général Pershing en 1917 La Fayette nous voilà. En fait on n'est pas sûr que ce soit lui, peut être un autre général. Et probablement le mot a-t-il été soufflé par ce qu'on n'appelait pas encore un conseiller en com. Mais qu'importe, il est de ceux qui contribuent à créer des liens entre nations. Et c'est pas si souvent ...

    En plus pour une fois c'est un mot historique censé être collectif : ça change des soli d'ego genre Veni vidi vici.

    Cela dit le style soldatesque (comme dit Montaigne) de ce bon vieux Jules a un certain panache. 

     

    L'usage de la verroterie, le goût pour tout ce qui brille ne date pas d'hier. Mais le truc marrant figurez-vous c'est que le mot strass est né précisément à l'époque de La Fayette. Si si je vous assure : Robert le voilà nous le date de 1746. (Pour être totalement précis, sachez qu'il n'est attesté en langue française qu'en 1825).

    Strass est en fait le nom de l'inventeur de la chose. Peut être était-il autrichien va savoir, comme Marie-Antoinette qui aimait bien tout ce qui brille. Ce dont des petits malins profitèrent comme on sait pour plumer le cardinal de Rohan.

    À propos de plume, ça se faisait pas mal aussi à l'époque dans les costumes, combiné au strass (ou aux vraies pierres précieuses pour ceux qui avaient les moyens).

    Et la mode a continué, chez les têtes couronnées comme dans le show-biz, de Sissi ou Lady Di à David Bowie ou Freddy Mercury (je dis les premiers noms qui me viennent).

    À propos de Sissi, allons-y aussi de notre « mot » : pas de stress, mais du strass et du Strauss.

    À côté César n'a plus qu'à aller se rhabiller, non ?

     

    La suite, aucun rapport : l'insolence des agneaux (2 lettres).

     

  • Cruciverbiste (28) La groupie du pianiste

    Dans le sillage d'une vedette. Solution : fan.

    Une fan (je vais dire au féminin, je pense que c'est justifié statistiquement), une vraie, est en effet quelqu'un qui vit dans le sillage de son idole, qui la suit tout le temps, dans la réalité et/ou dans la virtualité des réseaux sociaux.

     

    Quelles sont les motivations d'une vie en mode fan ?

    Souvent, se mettre dans le sillage de la vedette, c'est se mettre à sa remorque, au sens fort, s'agripper à elle. En faire une planche de salut pour survivre à un naufrage psychique (deuil, rupture, traumatisme de quelque ordre qu'il soit).

    Ou même quand le contexte n'est pas si tumultueux, c'est le moyen de s'évader d'un quotidien difficile, triste, solitaire. C'est mettre de la couleur, tenter de voir en rose une vie désespérément grise. L'idole remplit ainsi la fonction consolatrice dévolue classiquement aux dieux, aux saints, aux anges gardiens des religions.

    La vedette peut devenir un alter ego à qui s'identifier, revêtu(e) de toutes les qualités que l'on rêverait d'avoir (beauté, talent), grâce à qui goûter par procuration le succès, la popularité, l'amour tout simplement, que la vie ne vous aura pas donnés.

    Quand en plus on adhère au fan-club de l'idole, on se sent appartenir à une communauté : on communie dans la ferveur, on partage des rituels, on fait l'exégèse des Paroles …

     

    Pour ma part je n'ai jamais été une fan. Mais c'est juste une question de chronologie je pense : eussé-je vécu à Vienne dans la seconde partie du XVIII° siècle, j'aurais pu devenir celle d'un certain Amadeus …

    Mais j'en connais une, fort proche, qui m'a appris, par son comportement, à discerner chez les fans une des plus belles qualités humaines : la faculté d'admirer. Sans que se mêle à l'admiration une once d'amertume ni d'envie.

    Admiration (en tous cas la sienne) toute de pureté, de gratuité.

    Une gratuité, me dira-t-on, qui n'est certes ni celle des concerts, ni celle des produits dérivés. Certes. Mais bon, il faut bien que l'artiste vive. D'autant plus que souvent il est à lui seul une entreprise et en fait vivre bien d'autres.

     

    Poursuivons donc notre carrière dans le show-biz avec : la paillette nous voilà ! (6 lettres).

     

  • Cruciverbiste (27) Abyssal

    Sujet vu en profondeur. Solution : Nemo.

    Le verbicruciste ne s'est pas foulé je trouve sur ce coup-là, ça pourrait être tellement de choses, ce sujet des profondeurs.

    Mais je le mets dans ce parcours à cause de ce personnage fascinant de Nemo.

    Nemo le bien nommé, si énigmatique et effrayant, sombre comme les abysses où il a choisi de vivre. Un personnage bien nihiliste, mû par le tropisme du néant et de la pulsion de mort. Plus dans le style baudelairien Ô Mort vieux capitaine que dans le style Haddock.

    Sans doute celle des créations de Jules Verne qui reste le plus marquée d'un romantisme noir, presque satanique.

    Comme beaucoup, j'ai lu avec intérêt les romans de Jules durant mon enfance. Non sans sauter allègrement, comme beaucoup aussi je gage, les interminables descriptions (ce qui est injuste j'en conviens au regard du temps qu'il a dû passer à se documenter pour les écrire).

    Malgré mon intérêt et mon plaisir, une chose me gênait dans ma lecture, mais encore trop confusément pour que je puisse vraiment le formuler.

    C'est lorsque j'en ai relu certains à l'âge adulte que j'ai compris : qu'est-ce que ça manque de femmes, toutes ces histoires !

    Ma préférée, sans doute parce que j'ai eu l'occasion de l'étudier au cours de mes études, et donc d'en explorer toutes les facettes, d'en percevoir toute la richesse, reste Voyage au centre de la Terre.

    Ce roman présente d'ailleurs des similitudes de structure avec Vingt mille lieues sous les mers, mais dans un climat plus dynamique, positif.

    Et puis là il y a une femme (un peu potiche certes mais bon).

     

    Pour la suite, restons dans la marine (ou pas?) : dans le sillage d'une vedette (3 lettres).