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Blog - Page 316

  • Age tendre

    A quel âge êtes-vous né ? (Bruxelles, 1994)

     

    C'est vrai ça, des fois on se dit : en voilà un qui est né vieux.

    Au fait ça veut dire quoi, vieux ? Ça me rappelle la vanne bien connue.

    Sujet du devoir de philo Qu'est-ce que l'audace ?

    Et l'élève barrant sa feuille blanche des mots L'audace c'est ça.

     

    Vieux ça veut dire quoi ? À mon âge on a la réponse : vieux, c'est moi.

    Il y a des vieux qui restent curieux, ouverts à la nouveauté, joueurs aussi.

    Il y a aussi pas mal de vieux grincheux rabougris et fachos, je l'admets.

    Mais va savoir comment ils en sont arrivés là, par quels chemins d'angoisses, de malheurs, de déceptions ?

    (La tolérance et l'effort de compréhension, c'est possible à tout âge).

    Nous ne sommes pas contre les vieux, nous sommes contre ce qui les fait vieillir

    (Signé front de libération des jeunes Paris, 1971)

     

    Mais bref pour en revenir à la question de départ, il est clair que dans une vie on naît plusieurs fois, et à tous les âges. Parce qu'on naît au fur et à mesure à différentes choses.

    Genre à 6 mois en sirotant son lait salmonellé on naît à la contestation de l'unique loi du profit, on l'honnit, on la vomit.

    Après on naît à la culture en lisant les pubs sur le trottoir et les tags sur les murs, et ainsi de suite et de fil en aiguille. Chaque nouvelle découverte renforce la conviction :

    La vie est une expérience à mener le plus loin possible (fac St Denis, 2016)

    Ce qui peut étonner, en fait, car les résultats de l'expérience sont inégaux. Parfois on a beau (c'est l'expression j'y peux rien) avoir dépassé 60 ans, on n'est toujours pas né à la vie d'adulte.

    Si l'on entend par là responsabilité, utilité sociale (on me dira à ce compte y en a pas tant que ça, d'adultes) (oui mais ça console pas).

    Bref on est resté infantile, au détriment des gens autour (et accessoirement de soi-même).

    Mais il y a ceux qui, échappant à l'infantilisme, on accédé à l'enfance. À quoi les reconnaît-on ?

    Ils vécurent enfants et firent beaucoup d'heureux (Lyon, 2016)

     

     

     

     

     

     

     

  • Full metal jacket

    Faites un effort de paix (Lausanne, 2017)

     

    "Bonjour je m'appelle Machin et je suis dictateur

    Bonjour je m'appelle Truc et je suis chef de milice

    Bonjour je m'appelle Zig et je dirige un cartel de drogue

    Bonjour je m'appelle Gus et je mène une guerre sainte

    Bonjour je m'appelle Machin-Truc-Zigus et j'ai une agence de mercenaires

    Bonjour je m'appelle Zigus-Truc-Machin et je vends des armes"

     

    Cette réunion des Massacreurs Anonymes n'est hélas pas près de se tenir.

    La violence est une drogue dure et c'est pas demain la veille qu'on décroche.

    On comprend l'intérêt des trafiquants eux-mêmes. Eux leur drogue au départ c'est l'argent et le pouvoir. Et pour obtenir argent et pouvoir quoi de plus efficace que violence et meurtre ?

    OK rien à dire it's a free world.

    Seulement l'un dans l'autre vite fait bien fait ils deviennent des dealers junkies, accro à leur propre came.

    Les autres, les gens qui peuplent le monde, au départ ils veulent juste vivre.

    Mais la plupart se retrouvent vite fait bien fait soumis aux dealers, que ce soit par la terreur ou la nécessité économique. (Plus souvent par les deux).

    Et puis, malins, les massacreurs leur ont fait goûter la drogue de la violence, du pouvoir sur celui (celle encore plus) d'en-dessous.

    Alors ils perdent le contact avec la réalité, se mettent à planer aux aussi dans les enfers artificiels (et artificiers), auto-suicidaires comme tout junkie digne de ce nom.

    En tant que membres de la même espèce menacée, les êtres humains le savent pourtant (au moins dans leurs moments de lucidité entre deux prises) : ils devraient de toute urgence se serrer les coudes au lieu de se casser les couilles* (et tout le reste).

    Mais comment faire quand on est pris au piège ? Où trouver la force de prendre son courage à deux mains (lâchant ainsi machette, kalachnikov, bombe ou gaz en tout genre etc.) pour oser ce qui n'a jamais vraiment été tenté depuis l'aube de l'humanité : se mettre enfin à l'effort de paix et surtout y contraindre les massacreurs (anonymes ou pas).

    Le genre de question à faire baisser les bras à Sisyphe soi-même.

    I decided not to save the world today

    (Tel Aviv, 2011)

     

     

    * Cf Écriture inclusive

     

     

  • That is the question

    Question everything

    Why ? (Manchester UK, 2005)

     

    Il n'y a pas que les sociologues qui dialoguent. Les philosophes aussi (du moins certains) (les in-certains en fait) (qui se questionnent eux-mêmes d'abord).

    Car s'il y a une attitude philosophique, c'est bien le questionnement. À propos de tout et rien, à temps et à contretemps. La faute à Socrate et tant d'autres (comme Zadig et Voltaire).

    Le questionnement est aussi et surtout l'attitude scientifique par excellence.

    Il commence par un étonnement (tiens je me suis encore pris une pomme sur la tête).

    Se poursuit par une hypothèse (un coup du malin génie planqué dans le pommier, celui qui ressemble à un serpent ?)

    Puis par la vérification ou l'infirmation de l'hypothèse (mais non y a personne) etc.

    La question scientifique porte sur le comment, laissant de côté le pourquoi. (Ses apparents pourquoi sont en réalité des comment). Un certain nombre de philosophes, et pas des moindres, ont fait de même.

    Et puis il y a les métaphysiciens, tel le second tagueur.

    Comment devient-on métaphysicien (et ne) ?

    En fait, on ne le devient pas, on le reste. Les enfants le sont spontanément, qui ne cessent de harceler les adultes de pourquoi ci pourquoi ça.

    La plupart en grandissant se consacrent plutôt au comment, car ils veulent agir, vivre leur vie. Certains cependant en restent au seul pourquoi, alors ils se font religieux ou philosophes métaphysiciens.

    Puis deux options. Les métaphysiciens logiques (ou honnêtes, ce qui est la même chose)* ne peuvent que laisser indéfiniment le pourquoi en suspens.

    Les autres s'inventent des réponses

    (genre Platon, parangon du métaphysicien entourloupeur)

    (la faute à Socrate qui avait qu'à prendre la plume lui-même, c'te feignasse)

    (quoique, qu'aurait-il dit exactement, that is the question).

     

    Mais le bon côté c'est que ces réponses permettent au moins de relancer le débat. Question the answers. (Brighton, 2009)

    Et c'est bien l'essentiel, parce que les philosophes, ce que ça aime par-dessus tout, c'est tchatcher.

     

    * Vérité pour l'intellect, vérité pour l'affect : même combat. (C'est pas moi qui le dis, c'est Spinoza). Quel combat ?

    Celui de la rationalité géométrique au service du travail de vérification.