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Blog - Page 340

  • Le bataillon des primaires (7/13)

    Établissons l'organigramme de la holding DUC.

    En gardant en tête que la même logique est à l'œuvre dans la pyramide globale des sociétés ou la pyramide locale de nos fors intérieurs. On peut passer de l'une à l'autre par homothétie.

    Tout en bas du système celles des disgrâces qui forment le bataillon disons le plus primaire : gourmandise, luxure, colère. Au plus près de la chair à pulsion.

    Elles ont en commun de s'inscrire sous le signe du trop, de l'excès, de l'absence de régulation, du débordement. Un aveu de faiblesse d'un Moi colonisé par le Ça. (Ach Ich allais le sagen).

    Précisons en ce sens les termes :

    1) la gourmandise n'est pas le plaisir du gourmet à savourer de bonnes nourritures, généralement dans la convivialité. Mais bien la goinfrerie, le fait de s'empiffrer, parfois seul, ou en tous cas sans goûter le sel du partage.

    Scolie 1 : Dieu me gourmande, il ne s'agit pas de porter sur ce comportement un regard étroitement moralisateur. Nous savons tous qu'il est avant tout un symptôme qui vient révéler une souffrance.

    Scolie 2 : En ce sens disgrâce n'est pas si mal trouvé, finalement, bravo Ariane.

    (Ben oui je me le sers moi-même avec assez de verve, et tout de suite, parce qu'aussi bien quand j'en serai à orgueil j'aurai pas le feeling).

    2) la luxure n'est pas davantage la jouissance (sexuelle ou autre) en tant que telle, mais bien le fait de la vivre comme une consommation effrénée de sensations et/ou de partenaires, sur le mode là encore du toujours plus. (Jusqu'à mille e tre qui sait).

    Scolie : toutes les deux, gourmandise et luxure, apparaissent comme une hyper-consommation en réponse à l'obsolescence programmée du désir.

    3) je mets la colère dans ce groupe pour le côté pulsionnel. Un débordement, un manque de maîtrise de soi, qui peut déboucher sur toutes sortes de brutalités. Elle n'est pas forcément « méchante » en soi, elle peut être juste une expression dévoyée de l'indignation, une expression récupérée par la violence.

    Or l'indignation a souvent partie liée au désir de justice et de dignité, ainsi que l'a rappelé naguère Stéphane Hessel.

    Scolie : L'occasion de noter un point essentiel que ne nous contesterait pas Monsieur de la Palice. Qui dit disgrâce dit négatif de grâce.

    Autrement dit en chacune de nos disgrâces capitales on pourrait chercher s'il n'y a pas quelque chose de récupérable dans la perspective d'une dynamique positive.

    On le fera à la fin de notre parcours.

    Si on n'a pas la flemme, bien sûr.

     

     

     

     

  • Tous actionnaires (6/13)

    Les sept disgrâces sont loin de fonctionner indépendamment les unes des autres. Au contraire elles font système, se répondant, se renforçant, se prolongeant. Elles forment une entreprise intégrée étendant ses filiales dans tous les domaines.

    Une entreprise qui n'a aucun mal à se tailler de sacrées belles parts sur le marché. Son objet étant de promouvoir dans toute leur horreur et vulgarité les mille et une manières de casser de l'humain et du lien, tout lui fait ventre.

    L'entreprise DUC (Disgrâces Universelles & Capitales) tient d'une main de fer les macrostructures (oui pardon j'emploie un terme marxiste, mais j'ai pas mieux en magasin). On me dira c'est pas nouveau, c'est depuis la nuit des temps. C'est vrai.

    Mais aujourd'hui y a des jours on se dit c'est vraiment le temps des nuits, un des plus sales temps pour les Lumières qu'on ait connu depuis longtemps.

    Entre autres avec l'effarant mensonge appelé mondialisation. Une véritable mondialisation, faire tous humanité commune sur notre planète d'accueil, ce serait la plus belle chose que nous pourrions vivre.

    Mais la globalisation mercantile qui nous est vendue (et à quel prix) sous ce nom n'en est qu'une contrefaçon hideuse, la disgrâce-même.

    En retour, et c'est logique, cet échange à faux, ce marché de dupes, remet en ordre de bataille des vieilleries qui seraient risibles si elles n'étaient si ravageuses : rivalités entre nations, ethnies, religions, et leurs corollaires d'exclusions en tous genres, à commencer par celle des migrants (économiques, forcément).

    Bref du grand n'importe quoi n'importe quoi pourvu que ce soit prétexte à la violence la plus archaïque qui soit.

    Je tue pour exister, je ne suis que si l'autre n'est plus (et d'autant plus que j'ai peur qu'il ne soit pas si autre cf Xénophobie 21/04/16)

    Effet nausée assuré sur tout humain doué d'un minimum de sens éthico-esthétique. Une nausée qui ne doit cependant pas nous autoriser le mensonge ou la tartuferie.

    Car il est clair que la DUC œuvre en chacun de nous.

    Elle ne pourrait tenir les macrostructures sans tenir aussi les microstructures de nos vies. Entreprise privée autant que publique. Carburant intime (parfois inconscient), de beaucoup de nos actions quotidiennes (oui OK pas toutes quand même).

    Et au total, elle organise la synergie entre le global du monde et des sociétés et le petit local de nos fors intérieurs.

    Moyennant évidemment le mécanisme de servitude volontaire (dirait l'ami La Boétie) ou d'aliénation (dirait tonton Marx).

     

     

     

     

     

  • L'esprit de la lettre (5/13)

    Sans me vanter j'adore chercher des anagrammes.

    Cet art de donner du jeu aux lettres-mêmes d'un mot, d'une phrase. De les laisser se déplacer aléatoirement, se mettre sens dessus dessous, jusqu'à ce qu'émerge un autre mot, une autre phrase qui révéleront une autre façon d'entendre les choses.

    Laquelle, comme par magie, loin de s'éloigner de la signification première, en dévoilera de nouvelles dimensions.

    Mon aceglop est un mot ne veut rien dire. Simplement monstrueux, il se contente de faire entendre par sa cacophonie la barbarie qu'il signifie.

    Mais il en dit beaucoup sans le savoir. Il suffit de solliciter son potentiel anagrammatique pour reformuler à travers lui le système des disgrâces capitales.

     

    De l'évident d'abord :

    Cegalop : comment mieux dire la colère, ce galop de furie où elle nous emporte.

    Clopage correspond bien à la gourmandise.

    Pulsion orale tout ça. Addictions en tous genres : clopes, sucreries ou quoi que ce soit.

    Sous le signe du trop. Pas vraiment pour le plaisir, mais pour l'au delà du plaisir.

     

    Un peu plus tarabiscoté maintenant :

    Clapego : parfait pour l'orgueil.

    Clap clap pour mon ego. S'applaudir soi-même, s'admirer devant son miroir (voire sa psyché) en Narcisse au petit pied.

    Pacoleg, suivi de coplage, peut ouvrir libre cours à la paresse.

    Faire l'école buissonnière (pas collège, na), et s'en aller avec quelques copains s'étaler sur la plage.

     

    Carrément capillotracté enfin :

    Eclogap ou egalcop parlera de l'envie.

    Éclogap : un gap éclot, un différentiel se fait jour entre l'un et l'autre. Une petite différence qui va suffire à faire de chacun un égalcop, un robocop enragé à égaliser.

    Non par amour de la belle valeur d'égalité, mais par incapacité à supporter de n'être pas le plus-égal.

    Gecolpa évoquera une conséquence possible de la luxure prompte à donjuaniser.

    En recherche de toujours plus, infidèle je papillonne. Je colle pas, à personne.

    Gepalco dira l'avare : J'ai pas l'co, pas le sens du collectif.

    Comme d'autres n'ont pas le sens du rythme, ne trouvent pas le tempo pour entrer dans le mouvement.

     

    C'étaient donc quelques anagrammes en guise de récréation (ou pas). Nul doute qu'il y en a d'autres, et de bien meilleures.

    Mais bon la prochaine fois on reprend un parcours sérieux (ou pas).