Pour ce qui est de la nomination de la maladie, le terme le plus fréquent est covid 19, c'est à dire corona virus disease 2019. Une maladie provoquée par un coronavirus né en l'an de grâce 2019.
Les optimistes, qui voient toujours le verre à moitié plein, trouveront au terme un côté festif, avec son évocation subliminale du millésime d'un grand cru.
« Alors, ce covid 19, qu'est-ce que vous en dites ?
- Long en bouche, nez puissant, ample diffusion des arômes, présent, corsé : on peut anticiper une bonne garde. Mais un peu âpre, un peu trop tannant, euh tannique ... »
Les pessimistes écriront covide, accusant la rime avec verre à moitié vide. Difficile de leur donner tort, non ?
(Le pessimisme, malheureusement, a souvent plus d'arguments rationnels à faire valoir que l'optimisme, c'est triste mais c'est ainsi).
Certains disent juste le covid. Sauf que.
Les personnes à risque de l'Académie Française, qui apparemment n'avaient rien de mieux à faire de leur confinement, ou pour courir après l'actualité, genre on est dans le mouv' les gars (histoire de s'inscrire en faux contre la réputation naphtalinesque qui leur colle au bicorne), ont décrété qu'il fallait dire la covid.
J'avoue ne pas avoir approfondi leur argumentation. Même aux heures les plus lourdes du confinement je n'ai pas déprimé au point de n'avoir pour échappatoire que d'éplucher les minutes de leurs réunions virtuelles.
Mais en gros l'argument pour le féminin c'est que disease se traduit par une maladie. Sauf que : la peste mais le choléra, la dengue mais le chikungunya : va choisir …
Maintenant faudrait une étude pour voir si ceux qui disent la c'est parce qu'ils sont convaincus par nos vénérables bicornés.
Ou juste pour leur faire plaisir, comme quand, à la fin du repas, tout le monde feint de s'intéresser à l'histoire que Pépé a déjà radotée tout pareil au précédent repas de famille.
Perso je n'ai pas d'état d'âme philologique à dire le covid, tout simplement car c'est la coutume depuis les premières épidémies de ces coronavirus.
Et, comme dit fort justement Montaigne*, suivre une coutume (à condition qu'elle ne soit dommageable à personne évidemment), ça ne mange pas de pain.
* Oui je sais lecteur, moi aussi je radote. La faute à mon âge académique, sans doute.