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  • Car j'en suis là ...

    Car j'en suis là que, sauf la santé et la vie, il n'est chose pourquoi je veuille ronger mes ongles, et que je veuille acheter au prix du tourment d'esprit et de la contrainte,

    « à si grand prix, je ne voudrais pas de tout l'or que roulent vers la mer les sables du Tage ombragé » (Juvénal)

    extrêmement oisif, extrêmement libre, et par nature et par art. Je prêterais aussi volontiers mon sang que mon souci ».

    Montaigne, Essais II,17De la présomption

     

    1° Encore Montaigne ! Ben oui j'y peux rien, il n'y a que lui qui me retienne. Ce n'est pas faute, pourtant, d'avoir cherché autre chose à dire, ni parcouru mes divers écrits pour en extraire un poème, une nouvelle que je vous aurais passée en épisode, un commentaire d'autre chose etc.

    Mais a) sur les choses qui valent la peine qu'on en parle, style les horreurs mondiales en matière de guerres à la con, de scandales écologiques & sanitaires, d'injustices en tous genres (et surtout celles qui portent sur le genre féminin), de lamentable incapacité et/ou cynisme des politiques (qui il faut bien le dire donnent le meilleur d'eux-mêmes en ce moment), je préfère ne rien dire, car je n'ai rien de vraiment intelligent à dire, et en plus vu que je ne suis pas capable d'agir pour que ça change, autant fermer ma grande gueule.

    b) mes écrits déjà écrits ne sont pour la plupart pas adaptés au format blog, trop longs, trop construits, bref trop écrits.

     

    2° N'en déplaise à Juvénal comme à Montaigne, moi j'avoue qu'on me filerait tout l'or en question, j'accepterais les quelques soucis qui vont avec, parce qu'entre nous si le fric cause des soucis, c'est rien à côté de ceux qu'il enlève. Et peut être d'ailleurs que j'en profiterais pour m'acheter une belle baraque au bord du Tage où aller passer l'hiver. Vous seriez invités.

     

    3° Quant à prêter mon sang, pourquoi pas, mais pas à n'importe qui.

     

    4° Pour les ongles, je fais beaucoup d'efforts.

     

    5° Pour tout le reste, OK « j'en suis là ».

     

     

    6° Oisif ne veut pas dire, est-il utile de le préciser, paresseux ou inoccupé. Montaigne était parfois capable de paresser, mais moi pas hélas, une des nombreuses raisons pour lesquelles je me sens toute petite devant lui. Etre oisif, dans l'otium, veut dire s'occuper des choses qui valent vraiment la peine : savourer la joie d'être vivant et en relation avec le monde (choses et gens), penser, jouer, rire, admirer ce qui est beau (œuvres d'art, paysages, gens qui sont quelqu'un de bien), écrire. Du moins essayer.

  • Zzzz ...

    Ceci est dans mon édition de Robert (2012) le dernier mot pour z, et par conséquent le dernier mot, absolument, qu'il nous délivre dans son auguste bienveillance dictionnariale.

    Onomatopée notant un bruit continu qui vibre légèrement (bourdonnement d'insecte, ronflement, bruit d'un coup de fouet etc.)

    « La dame enfonce une longue épingle à chapeau dans son chapeau, zzzzz, à travers la cervelle ! » Green.

     

    Robert, mon Petit, décidément tu n'es jamais décevant, jusqu'à la fin tu nous auras bluffés ... Vous conviendrez en effet que cette définition n'est pas sans mérite côté zinzinitude. D'abord la forme bien zarbie, quatre z suivis du point de suspension, franchement ! OK c'est j'imagine pour faire genre « voyez à l'onomatopée comme à l'onomatopée, zzzz … onomatopète nettement mieux que zzz. Mais attention on ne fait pas non plus de frime inutile, style zzzzzz !!!!! On fait juste ce qu'il faut comme il faut, car on sait se tenir, on est un dico pas un tabloïd … »

     

    Ensuite je ne voudrais pas pinailler mais est-il scientifiquement exact de dire qu'un bruit « vibre »? N'est-ce pas plutôt l'inverse, une vibration qui est perceptible, vu son spectre, sous forme de bruit ? Et je ne suis pas sûre que « continu » soit l'adjectif le plus approprié, perso j'aurais mis « répétitif » ou « ininterrompu ». Car continu connote quelque chose de lissé. Si j'avais à représenter « continu », je dessinerais une ligne droite d'épaisseur constante. Or les exemples donnés évoquent de toute évidence une ligne brisée, au tracé marqué de pauses et de reprises. Quiconque a tenté de faire une sieste sous les pins et maudit les cigales jusqu'à la millième génération me comprendra. De même me comprendra quiconque a espéré vainement, après une journée harassante, plonger dans un sommeil réparateur aux côtés de son compagnon ou sa compagne de lit appliqué(e) à un ronflement mi-porcin mi-félin. Qu'en déduire, sinon le tempérament sadique et provocateur de Robert, qui ose ici parler de vibration légère ?

     

    La piste sadique semble se confirmer avec le dernier exemple bruit d'un coup de fouet. (Et que dire de l'atroce citation de Green !) Certes, ayant assez peu fréquenté les chiourmes de galère, les mines de sel, certes n'ayant pas participé à mon corps défendant et dans le rôle du Noir esclavagisé au commerce triangulaire de la grande époque, certes n'ayant pas non plus été cheval (ou bien il y a longtemps, oubien j'ai oublié, et de toutes manières je ne crois pas à la réincarnation, surtout en vieille carne), j'ai une notion approximative du bruit exact d'un coup de fouet. Mais je le noterais plutôt ffff, ou à la rigueur ssss. Car zzz est clairement une chose et une seule : le bruit de l'épée d'un cavalier masqué qui zèbre tout ce qui passe à sa portée, d'un Z qui veut dire Zorro. 

  • Yaka

     

    Youpi ! Ce serait aujourd'hui qu'on se débarrasserait de tous ces yuppies, yankees ou pas, qui jouent au yoyo avec les bourses mondiales, comme jouent à toutes sortes d'autres jeux mortels les yakusas sans états d'âme.

    Ce serait aujourd'hui que, s'emparant d'un sabre japonais ou bien d'un yatagan, on les découperait en morceaux avant de les raboudiner serré pour en faire du yaourt. Tout cela n'est pas très zen, et dénote une fâcheuse perturbation dans l'harmonie de mon yin avec mon yang ? Peut être mais vous savez quoi y a pas écrit « yogi », là, entre mes deux yeux.

     

    Ajoutons que ce qui est valable pour les yuppies l'est pour des tas d'autres, tous ceux auprès de qui, par comparaison, le yéti de l'Himalaya ou un yack bien énervé évoqueraient la longanimité gracieuse de Monsieur Spinoza, ou la tolérance sceptique de Monsieur Montaigne.

     

    Imaginez le paradis que serait le monde si tous les yoyotants voyous qui y sévissent décidaient plutôt de partir en croisière sur un joli yacht, qu'il soit ketch ou qu'il soit yawl (voire sur une simple yole), de faire des tournois d'échecs, de bridge, de yass ou de yam, de concevoir de nouveaux parfums à base d'ylang-ylang pour en inonder leur yorkshire (c'est aberrant vous dites ? Parce que ce qu'ils font d'habitude c'est sensé?), de faire un come-back en yéyés, voire de coacher un bébé de leur entourage dans la pratique du youpala …

     

    Il serait doux le monde où l'on pourrait se consacrer en paix à la composition d'ysopets drôles, moraux ou poétiques (pourquoi pas écrits en yiddish et en y multipliant les Witze), assis à l'ombre d'un ypréau comme La Fontaine en son temps ... Un monde où l'on cultiverait ses yuccas comme Candide son jardin, toutes illusions perdues, mais vivant quand même.

     

    Yaka.