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Le blog d'Ariane Beth - Page 319

  • Choisir son camp

    Expulsons les exilés fiscaux (Paris 3°, 2010)

     

    - Eh oh c'est indigne, c'est nous infliger la double peine, pauvres de nous !

     

    - Mais vous l'avez un peu cherché quand même. Non ? Pour vous faire soigner aux frais de la sécu, squatter les infrastructures bien entretenues pour la bonne marche de vos petites entreprises, faire instruire vos enfants, soigner vos vieux, et même régler vos contentieux, tout ça grâce au travail de fonctionnaires ...

     

    - … Ces planqués qui gonflent le déficit ?

     

    - Eux-mêmes pour vous servir. Bref pour profiter de notre bel État-Providence, vous vous posez là. Mais curieusement, quand il s'agit de contribuer à financer tout ça, y a plus personne, vous vous évanouissez dans la nature …

     

    - Ben ouais mais c'est normal qu'on se protège, on a déjà donné. On est des entrepreneurs créateurs de richesse, nous, on vous fera dire.

     

    - Je dirais plutôt prédateurs de ressource (humaine et autre) à votre profit.

     

    - So what ? Vous voulez faire de nous une pauvre proie pantelante sous les crocs du fisc (vade retro) ? Devrions-nous engraisser de bonne grâce des fainéants, des assistés ou pire (horresco referens) des immigrés ?

    Arrêtez de nous persécuter. Cessez cette abjecte chasse au riche. On n'est quand même pas des criminels. On pompe pas toute la misère du monde. On en prend juste notre part.

    C'est comme ça la vie, suffit d'être du bon côté.

     

    Mal acquis sert aussi (Genève, 2011)

     

     

     

  • La dictature pour les nuls

    La dictature c'est ferme ta gueule, la démocratie c'est cause toujours.

    (Bruxelles, 2005)

     

    Ce n'est pas à mon âge que je vais commencer une carrière de dictatrice. En quoi j'ai tort, je sais. Car s'il y a une situation d'avenir, c'est bien la dictature.

    À propos d'avenir, malgré cet âge avancé (à rien, mais avancé quand même), je n'ai pas encore connu de dictature ni rencontré personnellement de dictateur. Étonnant, non ?

    J'entends dictateur homologué, inscrit en bonne et due forme à l'annuaire des dictateurs. Parce que sinon je vous rassure, les dictateurzoutrices au petit pied, ça je connais.

    L'avantage c'est que ceux-là font rire (jaune mais rire quand même) (et on peut toujours les traiter par le mépris) (ce n'est pas ta destinée d'être un chasse-mouches, Nietzsche dixit).

    Bref tout ça pour dire que si je formais le projet de me lancer dans la carrière, je prendrais bonne note de la phrase ci-dessus (malheureusement anonyme) (quoique, faut voir, j'ai quelques fiches).

    Si j'étais dictatrice, je ne m'escrimerais pas à faire fermer leur gueule à ceux qui n'ont pas le bon esprit (le mien), à ceux qui ne marchent pas du bon pas (au pas de ma loi).

    Je ne dépenserais pas une fortune en armes, polices, espions (OK le sang les larmes la sueur qu'elle aurait coûtés ne seraient pas les miens, mais bon).

    Je leur laisserais la parole, à mes dictatés. À tous, partout. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les ci-devant opposants s'opposeraient d'abord entre eux, les prétendus dissidents se conformeraient à la loi du buzz.

    Certains parmi eux, lucides, persévérants, courageux, continueraient à chercher à faire advenir le bien commun, la justice.

    Ceux qui causent encore et toujours pour la bonne cause, dont la démocratie n'est pas soluble dans la démagogie, qu'elle soit dictateuse ou insidieuse.

    Mais qui les entendrait ? Les écouterait ?

    Car elle est simple la marche à suivre : ne pas attirer l'attention sur leur parole par de stupides interdictions.

    Du coup personne ne s'en soucierait plus de cinq minutes.

    Et moi je dictaterais peinarde jusqu'à la fin de leurs jours.

     

     

     

     

     

     

     

     

  • I 'm a poor lonesome ...

    Si vous me cherchez je suis à l'Ouest

    (Paris 13°, 2015)

     

    C'est pas signé bien sûr, mais je soupçonne fortement Tournesol.

    Quoi qu'il en soit, s'agit-il du point cardinal réel, ou d'une métaphore ?

     

    Si c'est le cardinal, la tagueureuse entend-elle* :

    Gagner l'Ouest parisien ?

    S'établir à Brest (ville du tonnerre j'en conviens) ?

    Ou encore là-bas sur l'autre rive de l'Atlantique aller dire deux mots à une certaine statue censée éclairer le monde (genre vas-y ma vieille, tu prends la pose c'est bien, mais te bouger ce serait mieux)

    Ce tagueur est-il* originaire de ce qu'on appelle étrangement parfois les ex-pays de l'Est (ils n'ont pas bougé de l'Est pourtant, si ?)

    (la géographie est objective, avec elle pas plus d'ex-Est que de futur-Ouest) (quoique objective : à partir de chaque point de vue bien sûr) (ça me rappelle la Mafalda du génial Quino découvrant qu'elle vit la tête en bas)

    (mais bon parler de pays de l'ex-bloc-de-l'Est, là on peut, c'est l'objectivité historique).

    Question au passage : si on le cherche il est à l'Ouest OK, mais que va-t-elle y chercher à l'Ouest ?* Ou y perdre ?

     

    Bref pour ma part je penche pour l'interprétation métaphorique.

    Par propension naturelle et incoercible à privilégier le métaphorique au réel (grave handicap dans la vie je sais).

    Et puis concrètement j'ai pas trop le sens de l'orientation.

    En plus, vu qu'un rien me déboussole, je perds souvent le Nord (cela dit ça m'est égal je suis mieux au Sud).

    Mais bon, chacun son chemin et errare humanum est, comme on dit partout où l'on est dans le bon sens. Alors

    Tant pis si je vais nulle pars

    (Montpellier, 2015)

     

    Dieu me dysorthographie, encore une fote fort parlante :

    « Est-ce qu'il suffit d'un autre part pour trouver son quelque part ? 

    Va savoir … Je pars, c'est tout. »

     

    *accord en alternance cf Questions théorhétoriques (pour ceux qui ne suivent pas) (et celles)