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Blog - Page 222

  • Ding dong

    « XVI° din, dint. Onomatopée évoquant un tintement, un coup de sonnette. Voir drelin, dring.

    Ding ding dong ! Onomatopée évoquant la sonnerie d'un carillon. »

     

    Ce point d'exclamation m'interroge. Pas tant en soi que le fait qu'il soit absent des autres exemples (pourquoi pas drelin ! Hein ?)

    Et puis tu as remarqué, lecteur-trice, Robert n'a plus de doute et assume tranquillement de dire évoquant (cf Onomatopées).

     

    Drelin drelin fait un peu vintage par rapport à ding dong ou dring dring. On se souvient que c'est le son de la clochette d'enfant de choeur de ce sacripant de Garrigou dans Les trois Messes basses (Alphonse Daudet. Les Lettres de mon moulin).

     

    Le carillon de la grande pendule chez mémé Jeanne ne chantait pas, quoi qu'en dise Robert, ding ding dong, mais ding ding dong dong. Ensuite la pendule scandait l'heure, dans un registre nettement plus solennel : doongg doongg.

    Je pourrais vous chanter toute la phrase musicale 60 ans après, j'ai passé tant d'heures de sieste à la guetter, incapable que j'étais de m'endormir malgré la berceuse hypnotique du balancier.

    Mais ne croyez pas que ce soit un mauvais souvenir. Me sentir plongée au cœur-même du temps, dans ce battement continu, nourrissait en la petite fille que j'étais tout à la fois une paix sereine et l'exultation de vivre.

     

    Ce battement du temps, ce rythme existentiel, certains génies musicaux ont su le donner à entendre. Exemples au hasard Bach, Mozart. Ce qui me ramène à notre onomatopée.

    Dans le duo du début des Noces de Figaro Figaro chante à Suzanne :

    « Se a caso madama/La notte ti chiama/Din din (...)

    Vien poi l'occasione/Che vuolmi il padrone/Don don … »

     

    Si vous êtes branchés linguistique comparée (ce dont je ne doute pas), sachez que dans le livret en quatre langues qui accompagne mon disque, si la v.o. italienne de Da Ponte fait dindin dondon, le français et l'anglais optent d'un commun accord pour dingding dongdong, tandis que l'allemand se singularise avec bimbim bambam.

     

    Et ça, malgré mon incontestable maîtrise de la langue de Bach (cf Brrr), je n'aurais pas su le deviner.

     

  • Coin coin

    Sur la mare printanière glissent les canetons dans le sillage de leur mère cane, poussant de joyeux coin-coin.

    Charmant tableau se dit le promeneur, qui sort son appareil photo ...

     

    Quand tout à coup de l'attendrissante théorie émane un horrible couac ...

    Et crac : le charme est rompu.

     

    Quel est le vilain petit canard responsable de cette dissonance ?

    La mère cane a brusquement tourné la tête, comme pour intimer « chut » au perturbateur.

     

    Les canards repartent, silencieusement cette fois.

     

    Le promeneur fait son cadrage et appuie : clic-clac !

    (Merci Kodak, ajouteront les plus de 50 ans).

     

     

  • Brrr

    Parmi les onomatopées possibles en B, il y avait boum bien sûr, qui sonnait si bien pour la rime avec atchoum.

     

    Boum m'évoque une séquence du film de Luc Besson Le cinquième élément.

    Lee Loo (Mila Jovovich), alias l'être suprême venu sauver le monde (rien que ça), tombe du ciel dans le taxi de Korben Dallas (Bruce Willis). Le choc passé il se retourne, et découvre une drôle de jeune femme aux cheveux rouges (coup de foudre instantané). Dans un langage ésotérique, avec force gestes, elle mouline un récit.

    Le spectateur qui a tout vu n'a pas de mal à décoder « Je me suis retrouvée enfermée dans une caisse en verre, je me suis échappée en la cassant d'un coup de poing, on m'a poursuivie, j'étais coincée, alors je me suis jetée dans le vide. Et boum ».

    Dallas, lui, ne capte que ce dernier mot, et réplique « Yes boum, big badaboum ». Toute heureuse d'être enfin comprise, Lee Loo répète « Big badaboum bada big boum ».

    Le cinquième élément, je ne m'en lasse pas, même si à force de le revoir j'en connais par cœur presque chaque plan et chaque réplique.

    Un de mes films-culte, avec Amadeus, La guerre du feu, La liste de Schindler. (Et bien d'autres encore).

     

    Brrr s'est imposée cependant, comme une prime à la logique. Atchoum implique Brrr. Ou vice-versa ?

    Enfin ils s'accompagnent souvent.

     

    L'émission d'Arte Karambolage (auf deutsch) ou carambolage (en français) propose régulièrement un micro-trottoir : des passants des deux côtés du Rhin doivent traduire une situation par l'onomatopée correspondante.

    Dans une émission vue il y a quelque temps la situation était : qu'est-ce qu'on se gèle !

     

    100% des locuteurs français ont produit l'onomatopée glagla, tandis que 100% des locuteurs allemands ont fait brrr. Or moi c'est ce que j'aurais dit : brrr.

    Je ne pensais pas posséder si bien la langue de Goethe.