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Blog - Page 219

  • Ouin ouin

    Ouin ouin … Mama Mama …

    Qu'est-ce que tu as mon Chouchou ?

    Ouin ouin le ouahouah y m'a mordu ouiin ouiin …

    Oh lala viens vite, fais voir, Chouchou … ça va c'est pas grave, c'est juste un peu rouge, regarde je fais un bisou, et hop c'est parti.

    Nan … veux pansement sur le bobo … ouiiin ouiiin

    Tu crois ? On voit déjà presque plus rien, regarde …

    Ouiiiin ouiiiin … Trop bobo sniiff sniiff … Mama méchante … Ouiiiiin ...

    OK OK … Alors, le pansement … Voilà. Bisou. Fini.

     

    Et toi, Médor, tu recommences pas hein ?

    Ouaf ouaf …

    Oui ça va pas la peine de me faire du charme. Va te cacher, vilain, allez, à la niche …

    Ouaf ouaf …

    Non, allez, ouste !

    Ouaf ouaf ...

    Ouste j'ai dit …

    Ouf enfin tranquille.

     

    Ouin ouin ...

    Qu'est-ce qu'il y a encore ?

    Ouiin ouiin le chat y m'a snif snif … griffé …

     

     

  • Na

    Je sais pas vous, pour ma part je n'ai jamais entendu aucun enfant dire Na, même en ses pires bouderies.

    Mais en tant que cruciverbiste en revanche je rencontre quasi quotidiennement ce mot fort prisé dans les grilles (quoiqu'il soit en concurrence dans son créneau avec le sodium).

    Jeune volonté, jeune défi, clôt le débat, définitif, dans l'opposition etc. : na est censé exprimer l'opposition assortie d'un certain défi, voire du barricadement derrière des bras croisés. Bon, admettons.

     

    On peut aussi l'inscrire dans un paradigme, en déclinant : na ne ni no nu.

    Ni me fait penser aux chevaliers qui disent Ni dans le film Sacré Graal des Monty Python. Ils sont l'objet (ou les maîtres, j'ai oublié, faudrait que je revoie le film) d'un sortilège ravivé par la prononciation de cette syllabe. Sacré Graal, jouissive réussite d'un burlesque aussi érudit que débridé. Et père avoué du tout aussi réjouissant Kamelot d'Alexandre Astier.

     

    Toujours est-il qu'on voudrait que tous les combats n'aient d'autres armes que des mots, voire des onomatopées.

    Comme dans les BD : paf, pif, ponk.

    Ou qu'il en soit comme dans l'épisode surréaliste du Quart Livre où des mots, congelés lors d'une bataille, atterrissent sur le pont du navire de Pantagruel.

    « Lors nous jeta sur le tillac pleines mains de paroles gelées, et semblaient dragées perlées de diverses couleurs. Nous y vîmes des mots de gueule, des mots de sinople, des mots d'azur, des mots de sable, des mots dorés.

    Lesquels, être quelque peu échauffés entre nos mains, fondaient comme neiges, et les oyons réellement. Mais ne les entendions, car c'était langage étranger ».

    Rabelais Quart-Livre chap 56

     

    Les mots de violence et de guerre, un langage étranger, un langage qui nous serait incompréhensible : si seulement, hein ?

    Au sortir du gel mondial actuel, au lieu de la reprise de l'habituelle cacophonie des guerres commerciales ou pas, ce serait l'harmonie du fameux concert des nations ...

    Utopie ? Et alors, je dis ce que je veux. Je dirais même plus : na !

     

  • Miam

    En même temps que le plaisir de manger quelque chose de bon, miam en exprime le désir. On dira miam en dégustant le plat, et aussi bien en le voyant arriver.

    Ou même à la seule mention de son nom. D'où l'inventivité des cartes de restaurant.

     

    « Beignets de putois putride à la graisse de vidange finement rouillée, et leur coulis de dégueulis verdâtre, sur lit de paille marinée en pourriture … miam ! Si on prenait ça, Chouchou ? Ça doit être une tuerie ! »

     

    Au delà du plaisir et du désir de manger, miam en tant qu'onomatopée en exprime le besoin, c'est à dire la faim elle-même, de la façon la plus simple, la plus brute, et donc la plus adéquate.

     

    La prononciation du son m en initiale et finale mime le mouvement des lèvres se refermant sur l'aliment. Et par là appelle la venue de l'aliment à portée de bouche.

    (Le redoublement du m se retrouve ainsi dans « mama », nomination quasi universelle de la mère nourricière dans les bouches de bébés). 

     

    Bref dans cette onomatopée, comme dans un cri d'animal, c'est le corps qui parle. C'est une onomatopée vraiment pulsionnelle, comme peut l'être, sur le versant opposé, pour exprimer non plus le plaisir ou le désir, mais la douleur, un « aïe » (ou kaï) bien senti.