Salle des coffres. Solution : opéra.
Cette définition pour relier nos thématiques précédentes, l'activité bancaire des Dalton et l'art de la scène.
Les artistes lyriques ont incontestablement du coffre. Certains ont encore plus d'estomac. Cela se perd, fort heureusement. Et désormais rares sont les productions qui présentent le pathétique spectacle d'une dondon et d'un bedonnant, plantés sur scène pour infliger au public leurs roucoulades plus suantes hélas que suaves.
Finie la Walkyrie aux seins en obus, fini le Siegfried au triple menton. Finis le Don Giovanni empâté, le Chérubin boudiné, la Suzanne mémère.
Au contraire que de jeunes artistes, beaux et belles, excellant dans le jeu comme dans le chant, avec une aisance de voix et de corps qui se convertit en bien être pour le spectateur. Car tel est le cadeau des artistes de l'art vivant (comme on dit si justement) : communiquer charnellement au public leur plaisir de chanter, de jouer.
Côté œuvres, pour ma part je suis fan de l'opéra baroque, qui se prête à toutes les audaces de mise en scène. Et bien sûr Mozart, inépuisable, indéfiniment réinterprétable, comme au théâtre Molière ou Shakespeare.
L'opéra italien après l'époque baroque ne m'accroche guère. Là les metteurs en scène ont du boulot pour déringardiser. Et puis le bel canto me paraît artificiel à côté de la pureté des arias de la Comtesse ou de Suzanne, de la tendresse des duos de Tamino et Pamina, de la force des imprécations de la Reine de la Nuit ou d'Elvire, de la magie du trio des Enfants, du caquètement jouissif de Papageno avec sa Papagena ...
Bon je ne prétends pas à l'objectivité, et revendique ma monomanie mozartienne.
Wagner ? Oui OK c'est bien, c'est fort. Mais là aussi, un sacré challenge de mise en scène. Sans quoi, comme me disait quelqu'un récemment : moi Wagner j'essaie, mais j'y peux rien ça m'endort.
« Tant que ça ne t'incite pas à envahir la Pologne », lui répondrait Woody Allen.
Allez, un tour à la buvette de l'opéra pour la suite : la boisson lui causa du tort (5 lettres).