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Blog - Page 75

  • Cruciverbiste (9) Pour tout l'or du Rhin

    Salle des coffres. Solution : opéra.

    Cette définition pour relier nos thématiques précédentes, l'activité bancaire des Dalton et l'art de la scène.

    Les artistes lyriques ont incontestablement du coffre. Certains ont encore plus d'estomac. Cela se perd, fort heureusement. Et désormais rares sont les productions qui présentent le pathétique spectacle d'une dondon et d'un bedonnant, plantés sur scène pour infliger au public leurs roucoulades plus suantes hélas que suaves.

    Finie la Walkyrie aux seins en obus, fini le Siegfried au triple menton. Finis le Don Giovanni empâté, le Chérubin boudiné, la Suzanne mémère.

    Au contraire que de jeunes artistes, beaux et belles, excellant dans le jeu comme dans le chant, avec une aisance de voix et de corps qui se convertit en bien être pour le spectateur. Car tel est le cadeau des artistes de l'art vivant (comme on dit si justement) : communiquer charnellement au public leur plaisir de chanter, de jouer.

    Côté œuvres, pour ma part je suis fan de l'opéra baroque, qui se prête à toutes les audaces de mise en scène. Et bien sûr Mozart, inépuisable, indéfiniment réinterprétable, comme au théâtre Molière ou Shakespeare.

    L'opéra italien après l'époque baroque ne m'accroche guère. Là les metteurs en scène ont du boulot pour déringardiser. Et puis le bel canto me paraît artificiel à côté de la pureté des arias de la Comtesse ou de Suzanne, de la tendresse des duos de Tamino et Pamina, de la force des imprécations de la Reine de la Nuit ou d'Elvire, de la magie du trio des Enfants, du caquètement jouissif de Papageno avec sa Papagena ...
    Bon je ne prétends pas à l'objectivité, et revendique ma monomanie mozartienne.

    Wagner ? Oui OK c'est bien, c'est fort. Mais là aussi, un sacré challenge de mise en scène. Sans quoi, comme me disait quelqu'un récemment : moi Wagner j'essaie, mais j'y peux rien ça m'endort.

    « Tant que ça ne t'incite pas à envahir la Pologne », lui répondrait Woody Allen.

     

    Allez, un tour à la buvette de l'opéra pour la suite : la boisson lui causa du tort (5 lettres).

     

  • Cruciverbiste (8) Création et récréation

    Plateaux à tartines. Solution : scènes.

    Ah le théâtre. Une autre forme de jeu. À laquelle d'aucuns trouveront plus de lettres de noblesse, plus de valeur éthique, plus de contenu. Oui sans doute. Mais jeu quand même et c'est en cela que je l'apprécie avant tout.

    « Et si quelqu'un me dit que c'est avilir les muses de s'en servir seulement de jouet et de passetemps, il ne sait pas, comme moi, combien vaut le plaisir, le jeu et le passetemps. »

    (Montaigne Essais III,3 De trois commerces)

     

    J'ai pratiqué le théâtre, outre en spectatrice bien sûr, à deux places : un peu en jouant sur scène, et aussi, un peu plus, en mettant en scène. C'est la place que j'ai préférée, qui me convient le mieux.

    C'est en tant que prof au collège ou animatrice d'atelier théâtre en MJC que j'ai mis en scène des pièces ou extraits de pièces. Je garde des souvenirs joyeux et forts de la plupart des spectacles, et peut être plus encore des répétitions, de toutes les répétitions.

    Des fous-rires, de l'émotion, de la tension. Des remaniements de distribution pour cause de ruptures amoureuses (un must des groupes d'ados). Et puis des engueulades, de fréquence inversement proportionnelle au temps restant avant le spectacle.

    Les miennes avaient toujours la même cause : « Tu comptes l'apprendre quand, ton texte, Julien ? Et la solidarité de plateau hein ? Tu vas pas m'obliger à reprendre ton rôle, quand même ? » (L'angoisse s'il avait dit : oui vas-y Ariane, j'y arrive pas).

    Au total j'ai vraiment aimé voir s'épanouir leur créativité, leur énergie, les voir entrer de plus en plus finement dans le texte, les constater capables d'assurer devant les aléas, de s'investir à fond pour la réussite de leur spectacle . Bonheur d'admirer le talent de certaines (oui des filles surtout, faut dire c'est statistique : dans les groupes de théâtre beaucoup plus de filles).

    Jenny qui savait tout faire, donner du relief à un petit rôle (avec un rien, un accent, un geste), tenir le rôle principal en entraînant le groupe par son leadership tout en distance et en humour. Hilla qui mit le public au bord des larmes, un soir, dans un monologue de Phèdre, puissante et effondrée, rageuse et tendre. (Sûr que ce jour-là la tartine sur le plateau fut délectable). Scarlett inventive, osant tout, toute en joie de jouer. Sacha si précise et concentrée qu'elle était capable de « récupérer » chacun de ses partenaires en cas de problème.

     

    Bref je terminerai en adressant une demande aux autorités karmiques compétentes.

    « Les gars, dans votre prochain casting de réincarnations, pensez à moi pour Peter Brook, Patrice Chéreau, Ariane Mnouchkine (euh pas tant qu'elle est là bien sûr) (le plus longtemps possible espérons)

    Ou même allez, réincarnez-moi en Molière. Ou en Shakespeare. »

    Faut pas être petits joueurs.

     

    Bon, de la cassette d'Harpagon à : salle des coffres (5 lettres).

     

  • Cruciverbiste (7) Manger la consigne

    Problème bancaire. Solution : braquage.

    Activité favorite des précédents, pour des résultats variables il faut bien le dire. En fait la présence dans les environs de leur meilleur ennemi le buveur de limonade suffisait à saccager le doux espoir de palper de précieux cailloux sortis des coffres de la banque.

    Et c'était la retombée bête et brutale dans la rugueuse réalité, en l'occurrence sous les espèces d'une montagne de cailloux à casser au pénitencier. Dans ces cas-là, l'heure du repas paraît toujours si loin … Tais-toi Averell !

    Figure-toi, lecteur-trice, que j'ai connu quelqu'un qui avait participé au casse d'une banque.

    Il avait écopé d'un nombre non négligeable d'années de prison. En fait, expliquait-il, c'était trop bête : l'opération avait été minutieusement préparée, tout avait bien marché, et la police courrait encore après la bande, si elle n'avait compté dans ses rangs une sorte d'Averell. Lequel avait mangé la consigne d'attendre avant d'écouler les grosses coupures numérotées …

    Il paraît que les braqueurs se font souvent avoir comme ça. Un psy dirait, va savoir, qu'inconsciemment ils cherchent une reconnaissance et/ou une punition ?

    Pour en revenir au voleur dont je parle, la prison eut pour lui un bénéfice secondaire : son avocate tomba amoureuse de lui (ça aussi il paraît que ça arrive plus souvent qu'on ne croit), ils se marièrent, et que croyez-vous qu'il arriva ? Il s'empressa de la cocufier.

    Moralité (si j'ose dire) : truand un jour truand toujours.

    Mais n'omettons pas de remarquer pour finir : bien plus régulièrement (re-si j'ose dire) que pour la banque, le risque de braquage est pour ses clients : fraisbancairesexorbitants en 25 lettres et en un mot.

    « Bon appétit Messieurs », hein ?

    Pour le dire avec Ruy Blas, et ménager ainsi une transition vers : plateaux à tartines (6 lettres).