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Blog - Page 74

  • Cruciverbiste (12) Son feuillage éploré

    Proche de Musset. Solution : saule.

    Allusion au saule planté sur la tombe de Musset au Père-Lachaise (décidément il nous poursuit cf 2). Et pourquoi donc un saule, et pas le laurier des poètes ?

    « Mes chers amis, quand je mourrai,

    Plantez un saule au cimetière.

    J'aime son feuillage éploré ;

    La pâleur m'en est douce et chère,

    Et son ombre sera légère

    À la terre où je dormirai. »

     

    Ces vers commencent et concluent le poème intitulé Lucie. (Poésies nouvelles)

    Musset avait aussi écrit auparavant un poème, beaucoup plus long, intitulé Le Saule. Décidément son arbre-totem faut croire.

    En fait les deux poèmes ont un même thème : l'amour et le deuil, le deuil de l'amour (et qui sait l'amour du deuil ?). Lucie, c'est Le Saule élagué en quelque sorte, condensé sous la forme d'une brève élégie.

    Le feuillage éploré du saule-pleureur : la poésie se niche là, dans un petit décalage presque banal, mais qui tout à coup renouvelle le regard.*

    Musset, son sens mélodique, son écriture virtuose, sa mélancolie plus romantique que ça tu meurs, dans ces vers pleins d'harmoniques (à dire sur un Nocturne de Chopin).

    Adieu ! Ta blanche main, sur le clavier d'ivoire,

    Durant les nuits d'été, ne voltigera plus ...

    (Lucie)

     

    *Ainsi la folle avoine devenue les avoines folles foulées par des personnages aussi égarés qu'évanescents :

    Tels ils marchaient dans les avoines folles

    Et la nuit seule entendit leurs paroles

    (Paul Verlaine Colloque sentimental)

     

     

    Et d'époque (ou pas) (indice), la définition suivante : figure de la restauration (8 lettres)

     

  • Cruciverbiste (11) Du mouton le naturel

    Humeur moutonnière. Solution : suint.

    Voilà un mot que je trouve très désagréable. Il m'évoque des sensations olfactives et tactiles que je ne saurais qualifier autrement que beurk beurk beurk.

    Le verbe suinter ne vaut guère mieux. Qu'est-ce qui suinte ? Le pus suinte du furoncle, la lymphe de l'écorchure, la sueur nauséabonde des aisselles mal lavées …

    Euh j'arrête : outre que je ne vais pas tarder à vomir mon quatre heures, faut que j'évite de dégoûter le lecteur et d'écoeurer la lectrice.

     

    Préférons donc la même définition en plus soft et en 10 lettres, avec pour solution bien sûr : panurgisme.

    Rabelais, tiens, puisqu'on en parle : il n'hésite pas à faire dans le gras, le grossier, l'osé voire l'obscène. Ça nous paraît quand même bien lourdingue souvent. Surtout en tant que femme. Mais bon il n'est jamais dégoûtant je trouve.

    Et je lui pardonne beaucoup à cause de tant de pages délectables, je vois volontiers dans ses excès le dommage collatéral de sa verve et dans ses provocations l'instrument de son audace.

     

    « Soudain, je ne sais comment – le cas fut subit, je n'eus loisir le considérer – Panurge, sans autre chose dire, jette en pleine mer son mouton criant et bêlant. Tous les autres moutons criants et bêlants en pareille intonation commencèrent soi jeter et sauter en mer après à la file. La foule* était à qui premier y sauterait après leur compagnon. Possible n'était les en garder, comme vous savez être du mouton le naturel tous jours suivre le premier quelque part qu'il aille. Aussi le dit Aristote (lib.9, De histo.animal.) être le plus inepte animant du monde. »

    (François Rabelais Le Quart Livre chap.8)

     

    *La foule était = ils se pressaient, s'écrasaient. La foule était la presse à fouler le drap.

     

    Restons un peu dans la littérature avec : proche de Musset (5 lettres).

     

  • Cruciverbiste (10) Déboires amoureux

    La boisson lui causa du tort. Solution : Iseut. 

    L'occasion de revenir un instant à Wagner : Tristan et Isolde, opéra certes possiblement somnifère, mais dont le prologue, lui, est d'une beauté hypnotique, ensorcelante, une des grandes réussites du maître de Bayreuth à mon goût.

    Quant au roman médiéval, combinant magistralement épique, tragique, lyrique, c'est à coup sûr un des premiers chefs œuvre de la littérature française (de langue d'oïl plus exactement), d'une modernité intemporelle.

     

    Iseut, plus rarement Iseult, apparaît régulièrement dans les grilles de mots croisés.

    C'est que ce nom offre au verbicruciste une succession de lettres qui lui facilite beaucoup de croisements. Le S pour n'importe quel pluriel, le E finale hyper-fréquente, le T pour un verbe conjugué, un participe présent, un adverbe en -ment.

     

    Dans le genre récurrent pour cause de commodité, les cruciverbistes connaissent bien une autre dame, la mythique Io.

    La plupart des définitions consistent en variations plus ou moins heureuses sur la vacherie infligée à la belle, métamorphosée en génisse par la jalouse Héra, because que ce macho de Zeus lui avait conté fleurette style l'amour est dans le pré.

    Au palmarès des définitions je décerne pour ma part le trèfle d'or à : elle vécut quelque temps avec un mufle.

    Sinon on tombe régulièrement sur : sa vie connut un taon fort, ou encore : elle dut changer de station, eut de quoi ruminer, on l'envoya paître etc.

    J'ai trouvé récemment : découverte de Galilée. Un verbicruciste branché astronomie se démarquant ainsi du troupeau de ses congénères.

     

    Et maintenant je vous laisse ruminer la définition suivante : humeur moutonnière (5 lettres).