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Le blog d'Ariane Beth - Page 151

  • Vacataire

    -Vacataire n. et adj. v.1950 de vacation. Personne affectée à une fonction précise pendant un temps déterminé. Titulariser un vacataire.

    -La logique de Robert, je vais te dire, Ariane, quelquefois elle m'échappe.

    -C'est quoi qui t'échappe ?

    -Ben sa datation des mots. Il est capable de te dire net et sans bavure 1732 pour sabéen, 1603 pour tabagie, et jusqu'à 1240 pile (ni 41 ni 39) pour obédiencier là-bas loin dans les neiges d'antan, mais pour vacataire c'est vers 1950. Genre j'ai pas bien fait attention mais bon ça peut être que dans ces eaux-là, les Trente Glorieuses, tout ça.

    -Vacataire moi je ne l'associe pas aux Trente Glorieuses, je trouve que ça irait plutôt avec la conception néolibérale à partir des années 80-90.

    -En fait j'ai dit ça je crois à cause de l'exemple : titulariser un vacataire c'est un truc qui se faisait dans ces années-là.

    -C'est là qu'on voit que le progrès, Blanche, n'est pas un vain mot. Il fut un temps où l'on titularisait les vacataires, maintenant pas si bête on remplace le vacataire par un stagiaire qu'on ne paye pas en lui faisant miroiter un autre stage que peut être on lui paiera s'il est bien stage, euh sage.

    -Tiens on va un peu jouer à être Robert. Stagiaire : personne affectée à une fonction imprécise durant un temps indéterminé. Ça marche, non ?

    -Manque la date d'entrée, Robert aurait mis la date d'entrée.

    -À mon avis, Ariane, le stagiaire il balise plutôt pour la date où on va le sortir.

     

  • UEM

    -UEM n.f. 1989 sigle. Union économique et monétaire. Voir euro.

    -Pfff. On peut pas tricher un peu, Blanche, rien qu'une fois ? Cette série est quand même censée être récréative. C'est quoi les mots autour ?

    -Celui d'avant c'est ubuesque et celui d'après ufologie.

    -Eh ben voilà tout est dit. À mon avis Robert l'a fait exprès, il fait passer un message politique subliminal invitant à porter un regard critique sur la manière dont la monnaie commune a été ...

    -Mais non, Robert ne fait pas de politique, il se cantonne à la linguistique.

    -Rapprocher linguistique et politique, pourtant c'est souvent pertinent. Lacan, par exemple ...

    -Ah non Ariane, tu ne m'embarques pas là-dedans.

    -OK mais alors si on faisait l'impasse ? Juste on met la définition.

    -Bien sûr que non, voyons ! Notre déontologie est en jeu. C'est trop facile de renoncer si le mot nous convient pas.

    -Très bien, alors vas-y, Blanche, qu'as-tu à dire, toi, sur UEM ?

    -Déjà que c'est le premier sigle sur lequel on tombe. Et puis qu'on peut se demander si un sigle doit être considéré comme un mot à part entière. Ce qui nous amène à poser la même question pour une abréviation …

    -Passionnant, Blanche, passionnant … Nos lecteurs vont être à fond.

    -On les accrocherait davantage, tu crois, en analysant la politique monétaire européenne depuis 30 ans ? En déplorant que l'union économique n'ait pas avancé de pair ? En enrageant que les pays européens en soient encore à des concurrences de production, de fiscalité ? Et en rêvant qu'il faudrait enfin arriver à une intégration totale, à une union politique, devenir la fédération des États-unis d'Europe ?

    -C'est bien pour ça qu'ufologie par exemple, c'était pas si con, pour nous évader de la triste réalité …

     

  • Tabagie

    -Tabagie n.f. 1603 mot algonquin « festin » ; rattaché à tabac au XVIII°s. 1VX. Estaminet où l'on allait fumer. MOD. Endroit mal aéré où l'on a fumé beaucoup. 2REGION. (Canada) Établissement où l'on vend du tabac, des cigares et des cigarettes, des articles pour fumeurs, des journaux. Voir bureau (de tabac).

    -Avec ce mot le hasard nous gâte, Ariane : revoilà notre algonquin* et le tropisme canadien de Robert.

    -Ouais : il a sa blonde à Québec, si tu veux mon avis.

    -Mais cela ne nous regarde pas. En tous cas moi ce que je vois c'est qu'on a un mot idéal pour continuer notre histoire à la Jack London*. Bob le trappeur, dit La Babiche, entre dans une tabagie …

    -L'Algonquin fumasse …

    -Pour faire ses provisions de tabac avant sa longue saison de chasse là-haut dans le Nord du Nord où les ours …

    -Bref il entre dans la tabagie. « Hugh, Bobby » dit le tabagiste, toujours avenant avec ses fidèles clients « comment ça va t'y donc, là ? » « Tabarnac, comme un lundi, là, Calumet Paisible » « Ah, quand faut reprendre la job ... Qu'est-ce que je te mets, Bob, comme d'habitude une cartouche de Québécoises blondes, là ? »

    -Tu veux mon avis, Ariane : te vexe pas hein, mais il est pas franchement London, ton dialogue. Vaudrait mieux qu'on reparte sur les ours au Nord du Nord, l'aventure, les grands espaces, la lutte pour survivre ...

    -Ah ouais du coup on pourrait fourguer un truc que j'ai appris sur comment sauver ta vie quand un ours te menace.

    -Voilà oui c'est bien ça, romanesque et instructif, on est dans le bon créneau, là. Dis-moi, alors ?

    -Tout dépend si c'est un ours noir ou brun. S'il est brun faut te coucher et faire le mort, normalement il passe en t'ignorant. S'il est noir au contraire faut te grandir, lever les bras, crier, paraître menaçant quoi …

    -OK mais s'il fait nuit ? T'as un truc pour les ours gris, Ariane ?

     

    *Cf Babiche