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Le blog d'Ariane Beth - Page 358

  • TTC

    « Abondance de biens ne nuit pas. »

     

    Ici le bon sens est de bon aloi. Je dirais même plus il parle d'or.

    Il parle cash. Ne se paye pas de mots. Dit les choses tout net.

     

    « Oui mais gérer ses biens c'est de la prise de tête, envisager leur perte c'est de l'angoisse », dira le lecteur qui aime à se faire l'avocat du diable. Donc ici du riche.

    Soit, je mets ce louable effort à son crédit. Mais c'est compter sans mon répondant. Car l'on peut ajouter bien des choses en somme.

    Aux maux du riche les remèdes sont simples. Abondance de biens lui permet de payer quelqu'un pour se prendre la tête à sa place, et de souscrire les assurances qui le prémuniront de l'angoisse.

    Abondance de biens ne nuit donc pas. Mais l'inverse ?

     

    Manque de biens nuit. Clairement.

    Je dirais même plus : manque de biens insomnie.

     

    « Oui mais dans la fable du savetier et du financier, c'est quand il s'enrichit que le mec devient insomniaque », poursuivra le lecteur qui ne lâche pas si facilement le morceau.

    « Ils sont trop verts et bons pour des goujats » ça vous dit quelque chose ?

    La vérité coule de source : La Fontaine se paye de mots. (Magnifiquement écrits d'accord mais c'est pas la question).

    On le comprend, c'est une bonne solution quand on n'accède pas à la fortune qu'on voudrait. « Pactole je ne boirai pas de ton eau. » Ça vous a un certain panaché … euh panache.

    Savoir écrire et convertir ses maux en mots est un luxe qui n'est pas donné à tout le monde. Mais est-ce une raison, mon vieux La Fontaine, pour nous fourguer des morales en monnaie de singe ?

     

    Donc oui : abondance de biens ne nuit pas. Je maintiens.

    Bon, je peux aller jusqu'à : « Un peu de biens c'est déjà pas mal ».

    Mais je vous le ferai pas à moins : j'ai mes frais figurez-vous.

     

     

     

     

  • Au pied du lit

     

    « Comme on fait son lit on se couche. »

    Ce proverbe est-il à conseiller ou à déconseiller aux insomniaques ? Plus j'y pense et moins j'ai de réponse.

    Et pourtant je rumine la chose depuis … euh attendez que je rallume ... ah oui quand même.

    Il y a là-dedans quelque chose qui me chiffonne.

    Qui dit insomnie dit incapacité de dormir sur ses deux oreilles du sommeil du juste. Autrement dit, l'insomniaque est par définition inquiet, scrupuleux, indéniablement doté d'une forte tendance à la culpabilisation. Vous pouvez mettre tout ça au féminin.

    Je n'ai pas de statistiques, mais dans tout ce qui est scrupulositation, pente facile à la culpabilité, nous les femmes on a quelques dispositions à faire valoir. Et comme c'est un domaine où peu d'hommes réclament la parité, nous n'avons aucun mal à rester largement dominantes.

    Bref tout ceci pour dire : il y a des chances que l'insomniaque qui se respecte s'applique plus que quiconque à faire son lit.

    Chaque jour à la même heure.

    Avec le même soin tatillon.

    En lissant bien les draps, en tapotant les oreillers ni trop ni trop peu.

    En rencognant le couvre-lit … Non sans se demander jour après jour si après tout ce ne serait pas mieux de le laisser retomber sur les bords …

    Au moins en partie ?

    On est donc devant une aporie : l'insomniaque faisant par définition parfaitement son lit, il devrait dormir comme un bébé (sevré).

     

    Oui mais un lecteur peut être tatillon, lui aussi. (Et donc tout autant insomniaque, occupant ses nuits à lire ce blog – on peut rêver).

    Y en a un, par exemple, je le vois venir. Et me dire qu'il faut entendre les proverbes au sens figuré.

    « Ach. Es ist trop facile, Ariane, de jouer à nehmen la phrase au pied de la lettre. Ach ... Ich me frage même si par hasard y aurait nicht de l'évitement dans la Luft, hein ? »

    Finalement je me demande si je préférerais pas un lecteur bourrin …

     

    OK j'avoue ce proverbe me déprime. Il fait rien qu'à accuser rigoureusement les échecs, insuffisances, le manque de prévoyance dont j'ai su faire preuve avec une remarquable persévérance tout au long de ma vie.

    C'était une idée stupide de choisir d'en parler. Fallait vraiment que je sois pas claire quand j'ai noté ça à 3h34 du matin.

    Car soyons lucides : l'insomnie nuit.

     

     

     

     

  • Chacun cherche son chat

     

    « La nuit tous les chats sont gris. »

     

    Mère Michel : Oh là là m'en parlez pas. Le mien, y se met à biberonner dès potron minet. Alors voyez le tableau le soir entre chien et loup : y fait rien qu'à voir des souris vertes et des éléphants roses à tous les coins de gouttière …

     

    Père Lustucru : Faites comme moi, prenez plutôt un chien. J'me suis dit : s'il est vrai que la nuit tous les chats sont gris, alors nous pouvons en déduire qu'y a des chances que les chiens y soient sobres le jour. Et pour la nuit, comme y a pas beaucoup de chiens insomniaques alors que les chats le sont tous, voyez …

     

    MM : Miaou ! Euh waouh ! Voilà un raisonnement convaincant ! Dites-moi, du coup, vous avez peut être la réponse à une question qui me turlupine ...

     

    PL : Vous avez perdu votre chat et vous vous demandez qui c'est qui vous le rendra ?

     

    MM : Mais pas du tout ! Pourquoi vous dites ça ? ... Quoique c'est vrai ça, je l'ai pas encore vu ce matin ...

     

    PL : Euh … Non je disais ça comme ça. Laissez tomber. Alors c'est quoi votre question ?

     

    MM : Si la nuit tous les chats sont gris, de quelle couleur qu'y sont les les flamants roses ? Les rouges-gorges ? Et les caméléons, hein, les caméléons ?

     

    PL : Franchement là j'y vois pas plus clair que vous. Par contre, pour votre chat je voulais vous dire,  si vous le cherchez … Ah tiens salut Pierrot !

     

    Pierrot : Salut ! Alors quelles nouvelles ?

     

    PL : Le petit chat est … Euh. On disait qu'on n'y voyait pas très clair.

     

    P : Ah ! C'est comme moi, ma chandelle est morte, et là j'allais chez la voisine voir si elle y est. On se boit un verre, un des jours ?

     

    PL : On se fait une bouffe, plutôt. Je vous invite, j'ai un truc au congélo.