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Le blog d'Ariane Beth - Page 416

  • Va savoir

    Une fois réglée la question de la définition des concepts et posé l'axiome « un con ou un méchant c'est pas moi », abordons la réflexion par le biais logique & dialectique aux normes WFH 123 (bon vous aviez deviné WFH 123 = W.F. Hegel et les 3 temps de sa dialectique, on s'amuse comme on peut)

     

    Thèse : Les méchants sont plus dangereux que les cons.

    Les méchants savent quelque chose que les bons ne sauront jamais. Cette phrase est dans un film de Woody Allen. Je sais plus lequel. Est-elle de Woody lui-même ou citation de quelqu'un d'autre, je ne m'en souviens pas non plus. Peut être de Groucho Marx. Ou alors Karl ?

    Ce qui est sûr c'est que cette phrase est rudement vraie. On me dira peut être que je me plais à le penser pour me ranger sans hésitation dans la catégorie des bons. À savoir si peu de choses n'ai-je pas une bonne chance d'être du bon côté de l'éthique CQFD non ?

    - Ach j'allais le dire. Indice de culpabilité inconsciente …

    - Sigmund s'il vous plaît. Vous êtes prié de ne pas vous mêler de ça.

    - Ach ! Ich ce que j'en disais c'était pour helfen.

    - Eh bien ça m'aide pas du tout figurez-vous.

    J'ajoute qu'il ne faut voir nulle hypocrisie dans la mention de mes ignorances & incompétences, nul fishing for compliments.

    - Ach, dénégation, nicht wahr ?

    - Nein pas du tout. Je sais bien que je sais 2 ou 3 choses par ci par là du côté de chez Swann ou domaines limitrophes. Mais qui ne voit que ces choses-là sont d'une inutilité avérée dans le monde comme il va ?

    - Und die Psychoanalyse, vous l'incluez dans le lot des inutilités ?

    - Mmmhh … oui … Qu'est-ce qui vous fait poser cette question ?

    - ...

    Bon là je pense qu'il va nous lâcher un moment. Juste je voulais dire que je ne saurais pas, par exemple, balancer les yeux dans les yeux un mensonge, surtout s'il était propre (si j'ose dire) à me valoir fric pouvoir ou considération. Devant la mauvaise foi, les manipulations, les tricheries d'autrui, je ne sais faire preuve que d'un mélange de dégoût et de rage que je renonce à exprimer par horreur d'ajouter de la vulgarité à la vulgarité.

    Et quand on me bouscule dans la rue, c'est moi qui dis pardon.

    - Ach ça me rappelle un événement pénible de la vie de mein Vater.

    - Oui, allez-y, je vous écoute.

    Et puis pour nous rdv la prochaine fois pour la partie 2 de notre WFH 123.

  • Ou pas

    La réflexion philosophique nous confronte à de fréquents dilemmes, à de récurrentes alternatives, à un flux quasi tsunamique de flottements d'âme, à l'incessante menace de bugs potentiels dans notre circuit de distribution électrique neuronale. Et je laisse de côté les douleurs dorsales pour cause de mauvaise position le cul entre deux selles quand on a un tant soit peu la fibre sceptique. Dit Montaigne qui philosophait plus souvent sur un cheval que sur une chaise devant son ordi.

    La plupart de ces dilemmes soyons lucides sont sans conséquence aucune dans la vraie vie, si bien qu'on peut sans dommage les laisser sans réponse. (Par exemple que le rapport de l'en-soi et du pour-soi ne soit pas coton, perso ça ne me fait ni chaud ni froid je l'avoue). Mais il est quelques-uns de ces questionnements qui réclament une réponse aussi immédiate que sans ambiguïté. Car déterminante est leur incidence sur notre condition humaine (humanité conditionnelle serait plus juste). C'est à dire en pratique donnent le champ libre aux patates qui germent en quantité dans notre vie quotidienne.

    C'est pourquoi ce blog, qui souscrit sans hésitation au projet nietzschéen de réévaluer toutes les valeurs, vous propose de regarder quelques-uns de ces dilemmes en face, comme ainsi faisait Zarathoustra soi-même avec le soleil.

    Dilemme n°1 : Entre les cons et les méchants, lesquels sont les plus dangereux ?

     

    « Vous traiterez ce sujet sur papier libre, mais ce sera bien la seule liberté que vous serez autorisés à prendre car la construction de votre devoir devra correspondre aux normes de la dialectique homologuée (se référer au formulaire WFH 123) ». Meuh non je rigole, juste réfléchissez-y de votre côté avant ma prochaine note. Ben oui j'y peux rien dans les blogs ça s'appelle note, ça me plaît pas des masses, mais comment dire ? Intervention comme pour un débat ? Entrée comme pour un journal intime ? Émission comme pour un média audiovisuel ?

    (Vous avez remarqué, maintenant que j'ai entrepris de parler de dilemmes, Dieu me corneillise j'en vois partout. Déboussolant, non?)

     

    Remarque préalable à l'étude du dilemme n°1.

    C'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace et pas besoin d'être Nietzsche ni Montaigne : pour chacun de nous, les cons comme les méchants ce sont forcément les autres. Et ainsi nul ne se pose jamais vraiment les seules questions qui comptent : et si j'étais con ? Suis-je affreux sale et méchant ?

    Un non-questionnement qui déjà en soi est peut être une réponse.

  • A peu près

    Supposons un infime instant qu'il y ait juste un chouïa de micro-possibilité de iota de parcelle d'autre chose qu'une gentille divagation dans les propos freudiens du chapitre 12 de Psychopathologie de la vie quotidienne.

    Entre nous et au passage j'adore ce titre. Comme sous les pavés la plage, il fait voir le quotidien d'un tout autre œil. En fait c'est un titre qui pourrait aussi bien servir à un thriller qu'à un recueil de poèmes. Un peu comme le titre Inquiétante étrangeté. Pour celui-là c'est au génie poétique des traducteurs qu'il faut rendre hommage, puisque le titre original se contente de dire sobrement das Unheimliche.

    Cela me fait penser à ce que j'ai entendu dire à Colette Roumanoff présentant son livre sur la vie avec son mari malade d'Alzheimer. C'est une vie souvent amusante, où il se passe toujours quelque chose. Sacrément positive, la dame. On comprend la pêche de sa fille Anne. Décidément les chiens ne font pas des chats.

    Mais faut croire que la positivité c'est contagieux, car je me suis dit que finalement on pouvait aussi positiver tout pareil sur la névrose qui sans me vanter fait pourtant la vie quotidienne salement inquiétante et grave psychopatatesque. Imaginons quelqu'un qui soit obsessionnel phobique avec une lichette de paranoïa (oui bon j'ai bien le droit de dire imaginons pour détourner les soupçons, non?) eh bien en fait c'est pas faux, pour lui il se passe toujours quelque chose. Bon OK c'est pas toujours ce qu'il voudrait, mais faut pas être trop exigeant non plus.

     Bref tout ceci pour dire que si je suis Freud (du verbe suivre, je suis pas complètement mégalo quand même), il se peut que 89710524613, c'est à dire le chiffre qui s'est écrit au fil de mes dernières notes selon le déroulement improvisé d'associations non calculées, ne me soit pas venu tout à fait par hasard. Après tout mon inconscient est pas plus con qu'un autre, et capable, comme celui de Freud ou n'importe qui Onfray inclus, de processus intellectuels très compliqués.

    89710524613 me délivre donc un message en provenance directe quoique labyrinthique de mon inconscient. Oui mais lequel ? Il va falloir interpréter. Comment interprète-t-on en Freudiland ? Contrairement à ce qu'on croit souvent, il n'existe pas de clés, de passes plus exactement, qui ouvriraient toutes les portes. Pas de symboles fourre-tout ou de chemin balisé, pas de découpage suivant les pointillés.

    L'interprétation est quelque chose qu'on se donne. Une manière d'utiliser les matériaux glanés pour se construire un lieu d'être dans un ici et maintenant. Celui exactement dont on a besoin à ce moment pour continuer le chemin, pour durer, ne pas renoncer. L'interprétation interprète le désir comme le comédien un rôle : pour l'incarner, le « performer ».

    Bref sur 89710524613 comme sur n'importe quoi d'autre, je ne peux avoir aucune certitude absolue. Il se peut juste que je puisse lui faire dire quelque chose qui me convienne, ou à peu près.

    Mais ça je le dirai à personne, c'est juste entre moi et moi.