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Blog - Page 102

  • Incommode

    « n°158 : Qualité incommode.

    Trouver toutes les choses profondes – c'est une qualité incommode : elle fait que l'on surmène constamment ses yeux et que l'on finit par trouver plus que ce que l'on a souhaité. »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    Tu sais quoi, Friedrich ? En lisant cela, j'ai un peu l'impression que tu me dis : bienvenue au club.

    Et tu sais quoi d'autre ? Je t'avoue qu'il y a des jours je la rendrais volontiers, ma carte du club.

    Nonobstant l'honneur de t'y côtoyer ...

     

     

  • En verre

    « n°154 : Divers dangers de la vie.

    Vous ne savez pas ce que vous vivez, vous courez à travers la vie comme saouls, vous roulez de temps en temps au bas d'un escalier. Mais grâce à votre ébriété, vous ne vous rompez pas les membres lorsque cela arrive : vos muscles sont trop las et votre tête trop obscurcie pour trouver les pierres de cet escalier aussi dures que nous autres !

    La vie est pour nous un danger plus grand ; nous sommes en verre – malheur si nous nous cognons ! Et tout est perdu si nous tombons ! »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    La métaphore de la chute dans l'escalier n'a rien d'un hasard : c'est ainsi qu'est mort le père de Friedrich. On ne saura pas si monsieur le pasteur était saoul lors de sa chute.

    Mais ce qui est sûr, c'est que son fils a traversé la vie dans la conscience de sa fragilité, la conscience que, comme le verre, un rien pouvait le briser. Ou à tout le moins le fêler.

     

  • Brutale

    « n°150 : Éléments pour la critique des saints.

    Doit-on donc, pour posséder une vertu, vouloir la posséder précisément sous sa forme la plus brutale ? – comme les saints chrétiens l'ont voulu et en éprouvèrent le besoin ; eux qui ne supportaient la vie que grâce à la pensée qu'à la vue de leur vertu, chacun était saisi du mépris de soi. Mais une vertu qui exerce un tel effet, je la qualifie de brutale. »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    Nietzsche pense ici aux saints du christianisme (disons ceux du genre ascètes ou martyrs), et aussi probablement aux gourous et maîtres de l'hindouisme et du bouddhisme.

    Mais comment ne pas penser en outre à la vertu brutale des instigateurs de djihad, incitant au mépris de soi (et de sa propre vie, et par là de beaucoup d'autres).

    On pourrait aussi ajouter la sainteté d'ordre idéologique et politique, celle des purs et durs, des intransigeants de tous bords.

    Dans tous ces cas-là, c'est une fausse vertu, mais une vraie brutalité, dont le seul propos est d'imposer un pouvoir.

    Pouvoir des vieux sur les jeunes, des hommes sur les femmes, des grandes gueules et des impulsifs sur les modestes et les réfléchis.

    Pouvoir déguisé en vertu de ceux qui, en effet, ne supportent pas la vie, parce qu'elle est plus grande qu'eux.