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Blog - Page 115

  • En attendant

    « Peut être le rire aussi a-t-il encore un avenir ! Lorsque le principe ''l'espèce est tout, un seul n'est jamais rien '' – aura été incorporé par l'humanité et que l'accès à cette ultime libération et irresponsabilité sera ouvert à tous à tout instant. Peut être alors le rire sera-t-il lié à la sagesse, peut être n'y aura-t-il plus alors qu'un ''gai savoir''.

    En attendant, il continue d'en aller tout autrement, en attendant, la comédie de l'existence n'a pas encore ''pris conscience'' d'elle-même, en attendant, c'est encore l'époque de la tragédie, l'époque des morales et des religions. »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Premier livre, n°1 : Les théoriciens du but de l'existence)

     

    Le point le plus dérangeant, dans la philosophie de Nietzsche, c'est que son humanisme (car c'en est un) se construit sur le travail de sape de ce que beaucoup, au contraire, considèrent comme ses fondations.

    Sa lecture secoue, dépouille, déstabilise. Elle est, dans le travail de penser, dans l'art de penser, d'une exigence comparable à l'entraînement du danseur de corde qui cherche l'équilibre sur son fil.

    Avec pour seuls garde-fous, pour seuls garde-corps, sa souplesse et sa légèreté.

     

  • A grands flots d'encre

    « n°59 : La plume griffonne

    La plume griffonne : quel enfer !

    Suis-je condamné à griffonner ? –

    Et ainsi je saisis hardiment l'encrier

    Et écris à grands flots d'encre.

    Que cela coule bien, si plein, si vaste !

    Que tout me réussit, quoi que je fasse !

    Sans doute, l'écriture manque de clarté –

    Quelle importance ? Qui donc lit ce que j'écris ? »

    (Friedrich Nietzsche. Le Gai Savoir. Prélude en rimes allemandes)

     

    Je saisis hardiment l'encrier et écris à grands flots d'encre : Nietzsche est vraiment un sacré poète, en plus de tout le reste.

    Cependant quand on lit ça on se dit que pouvoir taper son texte à l'ordi, ça lui aurait bien simplifié la vie.

    Mais avait-il – envie de se simplifier la vie ?

     

    (Eh oui Friedrich, moi aussi je sais le faire, le coup du tiret*) (j'avais pensé oser : avait-il – envie de se – simplifier la – vie) (mais j'ai trouvé un peu too much).

    *cf note du 6 mars Entre rochers et ronces

     

  • Du sens dans quatre rimes

    « n°56 : Vanité de poète

    Donnez-moi simplement de la colle : et

    Je trouverai bien moi-même le bois à coller !

    Mettre du sens dans quatre rimes insensées

    ce n'est pas une petite fierté ! »

    (Friedrich Nietzsche. Le Gai Savoir. Prélude en rimes allemandes)

     

    Ceci pour compléter les réflexions précédentes sur la façon de lire, et conjoindre dans la même recherche (ou le même jeu) de mettre du sens dans quatre rimes insensées le poète et son lecteur.

    Et en l'occurrence sa bovine lectrice.