Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Blog - Page 116

  • Devant la porte

    « n°57 : Goût difficile

    Si l'on me laissait choisir librement,

    Je me choisirais bien une petite place

    Au beau milieu du paradis :

    Mieux – devant sa porte ! »

    (Friedrich Nietzsche. Le Gai Savoir. Prélude en rimes allemandes)

     

    Pour être de ceux qui en autorisent ou refusent l'entrée ?

    Pour être sûr de ne pas y rester enfermé ?

     

     

  • T'entendre avec moi

    « n°54 : À mon lecteur

    De bonnes dents et un bon estomac –

    Voilà ce que je te souhaite !

    Et si tu as digéré mon livre,

    À coup sûr tu sauras t'entendre avec moi ! »

    (Friedrich Nietzsche. Le Gai Savoir. Prélude en rimes allemandes)

     

    Il est difficile de prétendre que Nietzsche est toujours facile à digérer, tant sa pensée est dense, consistante, résistante à l'assimilation immédiate. Elle a besoin d'être ruminée.

    (Ce qui, remarquons-le au passage, doit logiquement favoriser sa compréhension par nous les femmes, vaches que nous sommes. cf ma note d'avant-hier).

    Cette densité se combine paradoxalement (ou pas ?) avec un style plein de souffle, d'élan, d'envolées, un style nettement poétique.

    En fait le truc de Friedrich, c'est de parler en énigmes. Comme parlaient en énigmes poétiques les prophètes ou les pythies.

     

  • Ferme libre et audacieux

    « n°52 : Écrire avec le pied

    Je n'écris pas seulement avec la main :

    Mon pied aussi veut toujours écrire.

    Ferme, libre et audacieux, il court.

    Tantôt à travers champs, tantôt sur le papier. »

    (Friedrich Nietzsche. Le Gai Savoir. Prélude en rimes allemandes)

     

    Ce quatrain évoque tout d'abord le goût de Nietzsche pour les randonnées. Il y trouvait joie du contact avec la nature et dépense physique, toutes deux fort utiles à équilibrer son humeur bipolaire.

    Et surtout, comme pour Rousseau, la marche favorisait sa pensée, faisait naître en lui les idées et les mots pour les dire.

    Mais ces vers me rappellent aussi autre chose :

    « Au pis aller, cette difforme liberté de se présenter à deux endroits, et les actions d'une façon, les discours de l'autre, soit loisible à ceux qui disent les choses ; mais elle ne le peut être à ceux qui se disent eux mêmes, comme je fais ; il faut que j'aille de la plume comme des pieds. » (Montaigne Essais III,9 De la vanité)

    Comme Montaigne (qu'il lisait et admirait), Nietzsche ne voulait pas d'une difforme liberté.

    Ferme, libre et audacieux, il ne se contenta pas de l'être en paroles, il le fut en actes.