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Blog - Page 94

  • Partager quelques secrets

    « n°240 : Sur la mer.

    Je ne me construirais pas de maison (et c'est même une condition de mon bonheur que de ne pas être propriétaire !). Mais si je le devais, je la construirais, tels certains Romains, jusque dans la mer, – j'aimerais partager quelques secrets avec ce beau monstre. »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    « Homme libre, toujours tu chériras la mer » …

    Ces deux-là ont de toute évidence partagé le même secret, un « secret douloureux qui (les) faisait languir ».

    Le secret murmuré dans le coquillage que l'on pose sur son oreille. Enfant on y entend le ressac de la mer, et puis on apprend que ce n'est que le battement de son sang. Alors on est déçu.

    Jusqu'au moment où l'on comprend que c'est, si l'on veut, la même chose.

     

    (Et sinon ça n'intéresse personne mais je le dis quand même : moi aussi je trouve que c'est une condition de mon bonheur que de ne pas être propriétaire).

     

  • Un ciel chargé

    « n°239 : Le triste.

    Il suffit d'un unique homme triste pour répandre une morosité permanente et un ciel chargé sur une famille entière ; et il faut un miracle pour que cet unique individu n'existe pas ! – Le bonheur est loin d'être une maladie aussi contagieuse, – d'où cela vient-il ? »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    C'est vrai, ça : d'où cela vient-il ? Comme dirait un certain amateur d'huîtres* : c'est la question.

     

     

    *cf la note mon prince Hamlet (6 mai) sur Amour et misanthropie.

     

  • Le comédien de lui-même

    « n°236 : Pour agiter la foule.

    Celui qui veut agiter la foule ne doit-il pas être le comédien de lui-même ? Ne doit-il pas commencer par se traduire lui-même en grotesquement évident et déclamer aussi bien toute sa personne que sa cause sous cette forme caricaturale et simplifiée ? »

    (Friedrich Nietzsche Le Gai Savoir Troisième livre)

     

    Comme c'est bien vu, comme c'est bien dit. Parfaite caractérisation du tribun populiste, de son comportement d'histrion tout en vulgarité, de sa démagogie à motivation narcissique.

    Comédien de lui-même, déclamer sa personne c'est sûr c'est la chose qui le motive. Quant à déclamer sa cause, encore faudrait-il qu'il en eût vraiment une, une autre que se promouvoir, se glisser dans tous les trous de souris pour arriver enfin au pouvoir, son seul rêve.

    Friedrich en avait maints exemples à son époque. On voudrait n'en avoir plus à citer, on voudrait être enfin passé à un âge de maturité politique et citoyenne.

    Mais non : ce sont toujours les mêmes gosses immatures et imbu(e)s qui préfèrent agiter la foule plutôt que s'attaquer avec pragmatisme et modestie à la tâche de gouverner, non pas contre les autres, mais avec eux.

    Un avec qui non seulement n'exclut pas le débat, mais est la seule façon de le mener sincèrement, efficacement.

    Tu sais quoi, Friedrich, ces baudruches gonflées d'elles-mêmes, ces clones d'Ubu, ont cessé de me faire rire.

    Désormais leur irresponsabilité m'atterre et m'accable, en tant que force de destruction massive de la démocratie.