Dans le sillage d'une vedette. Solution : fan.
Une fan (je vais dire au féminin, je pense que c'est justifié statistiquement), une vraie, est en effet quelqu'un qui vit dans le sillage de son idole, qui la suit tout le temps, dans la réalité et/ou dans la virtualité des réseaux sociaux.
Quelles sont les motivations d'une vie en mode fan ?
Souvent, se mettre dans le sillage de la vedette, c'est se mettre à sa remorque, au sens fort, s'agripper à elle. En faire une planche de salut pour survivre à un naufrage psychique (deuil, rupture, traumatisme de quelque ordre qu'il soit).
Ou même quand le contexte n'est pas si tumultueux, c'est le moyen de s'évader d'un quotidien difficile, triste, solitaire. C'est mettre de la couleur, tenter de voir en rose une vie désespérément grise. L'idole remplit ainsi la fonction consolatrice dévolue classiquement aux dieux, aux saints, aux anges gardiens des religions.
La vedette peut devenir un alter ego à qui s'identifier, revêtu(e) de toutes les qualités que l'on rêverait d'avoir (beauté, talent), grâce à qui goûter par procuration le succès, la popularité, l'amour tout simplement, que la vie ne vous aura pas donnés.
Quand en plus on adhère au fan-club de l'idole, on se sent appartenir à une communauté : on communie dans la ferveur, on partage des rituels, on fait l'exégèse des Paroles …
Pour ma part je n'ai jamais été une fan. Mais c'est juste une question de chronologie je pense : eussé-je vécu à Vienne dans la seconde partie du XVIII° siècle, j'aurais pu devenir celle d'un certain Amadeus …
Mais j'en connais une, fort proche, qui m'a appris, par son comportement, à discerner chez les fans une des plus belles qualités humaines : la faculté d'admirer. Sans que se mêle à l'admiration une once d'amertume ni d'envie.
Admiration (en tous cas la sienne) toute de pureté, de gratuité.
Une gratuité, me dira-t-on, qui n'est certes ni celle des concerts, ni celle des produits dérivés. Certes. Mais bon, il faut bien que l'artiste vive. D'autant plus que souvent il est à lui seul une entreprise et en fait vivre bien d'autres.
Poursuivons donc notre carrière dans le show-biz avec : la paillette nous voilà ! (6 lettres).