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Le blog d'Ariane Beth - Page 69

  • Cruciverbiste (28) La groupie du pianiste

    Dans le sillage d'une vedette. Solution : fan.

    Une fan (je vais dire au féminin, je pense que c'est justifié statistiquement), une vraie, est en effet quelqu'un qui vit dans le sillage de son idole, qui la suit tout le temps, dans la réalité et/ou dans la virtualité des réseaux sociaux.

     

    Quelles sont les motivations d'une vie en mode fan ?

    Souvent, se mettre dans le sillage de la vedette, c'est se mettre à sa remorque, au sens fort, s'agripper à elle. En faire une planche de salut pour survivre à un naufrage psychique (deuil, rupture, traumatisme de quelque ordre qu'il soit).

    Ou même quand le contexte n'est pas si tumultueux, c'est le moyen de s'évader d'un quotidien difficile, triste, solitaire. C'est mettre de la couleur, tenter de voir en rose une vie désespérément grise. L'idole remplit ainsi la fonction consolatrice dévolue classiquement aux dieux, aux saints, aux anges gardiens des religions.

    La vedette peut devenir un alter ego à qui s'identifier, revêtu(e) de toutes les qualités que l'on rêverait d'avoir (beauté, talent), grâce à qui goûter par procuration le succès, la popularité, l'amour tout simplement, que la vie ne vous aura pas donnés.

    Quand en plus on adhère au fan-club de l'idole, on se sent appartenir à une communauté : on communie dans la ferveur, on partage des rituels, on fait l'exégèse des Paroles …

     

    Pour ma part je n'ai jamais été une fan. Mais c'est juste une question de chronologie je pense : eussé-je vécu à Vienne dans la seconde partie du XVIII° siècle, j'aurais pu devenir celle d'un certain Amadeus …

    Mais j'en connais une, fort proche, qui m'a appris, par son comportement, à discerner chez les fans une des plus belles qualités humaines : la faculté d'admirer. Sans que se mêle à l'admiration une once d'amertume ni d'envie.

    Admiration (en tous cas la sienne) toute de pureté, de gratuité.

    Une gratuité, me dira-t-on, qui n'est certes ni celle des concerts, ni celle des produits dérivés. Certes. Mais bon, il faut bien que l'artiste vive. D'autant plus que souvent il est à lui seul une entreprise et en fait vivre bien d'autres.

     

    Poursuivons donc notre carrière dans le show-biz avec : la paillette nous voilà ! (6 lettres).

     

  • Cruciverbiste (27) Abyssal

    Sujet vu en profondeur. Solution : Nemo.

    Le verbicruciste ne s'est pas foulé je trouve sur ce coup-là, ça pourrait être tellement de choses, ce sujet des profondeurs.

    Mais je le mets dans ce parcours à cause de ce personnage fascinant de Nemo.

    Nemo le bien nommé, si énigmatique et effrayant, sombre comme les abysses où il a choisi de vivre. Un personnage bien nihiliste, mû par le tropisme du néant et de la pulsion de mort. Plus dans le style baudelairien Ô Mort vieux capitaine que dans le style Haddock.

    Sans doute celle des créations de Jules Verne qui reste le plus marquée d'un romantisme noir, presque satanique.

    Comme beaucoup, j'ai lu avec intérêt les romans de Jules durant mon enfance. Non sans sauter allègrement, comme beaucoup aussi je gage, les interminables descriptions (ce qui est injuste j'en conviens au regard du temps qu'il a dû passer à se documenter pour les écrire).

    Malgré mon intérêt et mon plaisir, une chose me gênait dans ma lecture, mais encore trop confusément pour que je puisse vraiment le formuler.

    C'est lorsque j'en ai relu certains à l'âge adulte que j'ai compris : qu'est-ce que ça manque de femmes, toutes ces histoires !

    Ma préférée, sans doute parce que j'ai eu l'occasion de l'étudier au cours de mes études, et donc d'en explorer toutes les facettes, d'en percevoir toute la richesse, reste Voyage au centre de la Terre.

    Ce roman présente d'ailleurs des similitudes de structure avec Vingt mille lieues sous les mers, mais dans un climat plus dynamique, positif.

    Et puis là il y a une femme (un peu potiche certes mais bon).

     

    Pour la suite, restons dans la marine (ou pas?) : dans le sillage d'une vedette (3 lettres).

     

  • Cruciverbiste (26) Demain dès l'aube

    Animent des tables rondes. Solution : spirites.

    On le sait, parce qu'il était désespéré par la mort brutale de sa fille Léopoldine, Victor Hugo se lança dans des expériences de spiritisme, tentant de retrouver sa présence, d'établir une communication entre le père qui est sur terre et la fille censée flotter quelque part, au-delà.

    Mais même avant cette tragédie, notre Totor était un peu perché dans le genre, porté sur les sciences occultes, le paranormal, la croyance en la coexistence de mondes parallèles. Ce qui était assez fréquent chez les poètes, surtout romantiques. Maintenant qu'il n'y a plus trop de poètes et rarement romantiques, ces croyances devraient faire long feu. Eh bien étrangement ce n'est pas le cas.

    Pour en revenir à Hugo, remarquons cependant que cela ne l'empêcha pas d'être en prise avec la réalité sociale et politique de son époque. Bref grâce à lui, on peut dire que le spiritisme a quelques lettres, sinon de noblesse, du moins des lettres tout court.

    Pour ma part, j'ai participé, adolescente, avec des copains et copines (soirs arrosés de fin de vacances) à des tables rondes de ce genre. Les lettres y jouaient précisément un rôle essentiel. On disposait un alphabet sur la table, avec un verre qui se déplaçait pour répondre aux questions posées aux esprits censés passer par là. Il fallait d'abord identifier l'esprit qui se pointait en réponse à nos invocations, en général un mort de la famille d'un des participants (étonnant non ?)

    Puis on l'interrogeait sur l'avenir du monde, et plus souvent sur le nôtre, qui tournait en ce temps-là pour l'essentiel autour de nos histoires de cœur. Genre quelqu'un demandait à l'esprit de son Tonton Truc si Machin était amoureux de Chose ou de Machine, nonobstant le fait que le Tonton ne les connaissait ni d'Éve ni d'Adam (mais bon les morts sont supposés savoir tout du seul fait de leur mort) (faut bien qu'il y ait une compensation).

    À vrai dire, nous savions tous (ou presque) que ces histoires d'esprits n'étaient que du vent, mais on avait bien envie de frissonner un moment au souffle de ce vent, pour le plaisir de se serrer les uns contre les autres dans le cercle magique. Et pour Machin de frôler sur la table la main de Chose, et de la sentir frémir aux réponses de Tonton Truc.

    Les tables rondes de type plus universitaire auxquelles j'ai pu participer par la suite furent, curieusement, des expériences moins palpitantes ...

    En tous cas, la tristesse de Victor lui a inspiré un de ses plus beaux poèmes, une stèle poignante de simplicité dédiée à sa fille chérie. Gageons que l'écrire a été pour ce deuil une consolation plus efficace que toutes ses expériences spirites.

     

    Allez, après l'élévation vers l'au-delà, plongeons (indice) avec : sujet vu en profondeur (4 lettres).