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Blog - Page 465

  • Si c'était un arbre ?

    Ce serait un pin, plus exactement un bosquet de pins.

    Mais quelle variété de pin allons-nous choisir ? Car sans me vanter, elles sont nombreuses. Pin parasol, maritime, sylvestre, pin des Landes ou pin d'Alep …

     

    Une certitude, on va éviter Alep (et les alentours) dans les circonstances actuelles. Car, Dieu me garde, je n'ai pas pour ambition de devenir cible de sniper, ni même, Dieu me désarme, sniper moi-même. En outre du strict point de vue de notre jeu, ce serait vous induire en erreur, car l'ambiance d'Alep est tout sauf raccord avec celle que j'associe à mon personnage, et que je qualifierais de tourbillon de vie.

     

    Quant au pin des Landes, il est un peu trop haut et raide pour faire l'affaire. Le pin sylvestre a quelque chose de trop modeste pour convenir tout à fait à mon personnage. Lequel ne brillait pas par sa modestie, et c'est bien normal : je ne vois pas pourquoi il se serait cassé à essayer de briller par modestie, alors qu'il brillait si naturellement de tout l'éclat de son génie.

     

    En fait je penche sans balancer pour le pin parasol, le plus esthétique de tous avec ses courbes cézaniennes. D'où deux indices :

    1° mon personnage a un rapport certain avec l'esthétique

    2° ce n'est pas Cézanne.

    Ou alors il faudrait que je fasse dans l'astuce subtile & psychologique. Style le truc de la lettre volée dans la nouvelle d'Edgard Poe, que tout le monde cherche dans tous les recoins alors qu'elle est là, posée en évidence sur la table.

     

    Un autre indice, absolument décisif celui-ci : le bosquet de pins auquel je pense, il faut l'imaginer de nuit, par une belle et douce nuit d'été, propice aux quiproquos et aux rendez-vous amoureux. En fait ça fait beaucoup d'indices en un. De quoi commencer à se faire une petite idée du personnage.

    Allez donc y méditer en faisant votre sieste sous les pins, dans le chant des cigales … Du moins si cet été pourri vous en laisse le loisir.

     

     

     

     

     

  • Si c'était une couleur ?

    Sans l'ombre d'une hésitation, je dis rose.

    Ah oui mais. Vu les connotations possibles de cette couleur, je m'avise que vous risquez de partir sur de fausses pistes. Ce rose peut prêter à confusion. D'ailleurs ne dit-on pas « rose de confusion » ? A moins que ce ne soit « rouge de confusion » ? Et zut je ne sais plus et pourtant je ne suis pas daltonienne. La plupart des daltoniens sont des hommes c'est bien connu. Non je n'essaie pas de vous dire que mon personnage est (ou était) daltonien, et donc implicitement que c'est un homme. Mais naturellement je ne dis pas le contraire non plus. En fait ça dépend de la carnation de départ. La nuance exacte de couleur provoquée par la confusion. Faut suivre. C'est un jeu qui demande de grandes qualités de concentration et de mémoire, vacances ou pas. C'est comme ça.

     

    Cela dit, pour vous éviter le faux départ, il est plus prudent de préciser que mon personnage n'est ni Barbie ni l'un des Trois Petits Cochons, ni une quelconque princesse ou fée. Quoique. Je dis « quoique » pour la fée.

    Et comme décidément jouer me met de belle et bienveillante humeur, voici que je vais faire à présent pleuvoir sur vous une pluie d'indices.

     

    1° Rose = blanc + rouge. Après, bien sûr, la tonalité du rose obtenu dépendra de la proportion de ces couleurs dans le mélange réalisé sur la palette. (J'espère que vous disposez toujours de la palette dont vous usiez du temps de votre scolarité à l'école maternelle Saint Robert ?)

     

    2° Mon personnage joue avec un même bonheur de toutes les tonalités possibles.

     

    3° Rose n'est pas synonyme de mièvrerie, de fadeur, ou de gnagnanerie. C'est juste la couleur la plus suave, celle par exemple des pétales soyeux de la fleur qui porte ce nom. Une suavité qui peut être intense et charnelle, puisqu'elle est imprégnée de rouge, couleur vitale du sang. Et qui peut être tout autant naïve, enfantine. Oui, il y a incontestablement de l'enfance dans le rose, voire de la bébéitude.

     

    4° Voilà c'est ça : rose est le sourire aux anges qu'on voit fleurir sur les lèvres d'un bébé.

     

    5° Retenez bien tous ces indices, ça m'évitera des répétitions lors de la phase récapitulative à la fin du jeu, où je m'emploierai à vous convaincre du bien-fondé de mes choix. Car je dis n'importe quoi, certes, mais non sans savoir pourquoi je le dis.

     

     

  • Portrait chinois

    Sans me vanter c'est l'été. Or qui dit été dit vacances. Et qui dit vacances dit jeux. Voilà qui tombe bien, car si en temps normal je saisis toute occasion de jouer, alors en temps d'été, pensez donc. D'autant plus si c'est un été pourri où il s'agit de compenser autant que faire se peut les déplaisirs de la météo. Et Dieu m'illumine il semble bien que nous soyons dans ce cas de figure.

     

    Jouons donc. Mais à quoi ? Pour le bridge il faut être quatre, et vous êtes tout de même un peu plus nombreux, lecteurs. Pour les échecs j'en suis tellement spécialiste que, Dieu me raboudine, je tuerais le suspense d'emblée. Quant à tous ces jeux fort en vogue où on tue un peu plus que le suspense, style roulette russe ou autre variation du jeu de pan t'es mort c'est moi le plus fort, faut être nationaliste et/ou religieux fondamentaliste et/ou avide de pouvoir pour le pouvoir et/ou d'argent pour l'argent. Bref compenser son impuissance à être humain en étant bête et méchant. Pour nous, Dieu nous spinozise, essayons d'échapper à ces tristes abjections, et jouons pour de bon.

     

    Jouons à une variante du classique jeu du portrait, que je connais pour ma part sous le nom de « portrait chinois ». Ce qu'il peut avoir de chinois est pour moi de l'hébreu je le confesse, mais il est vrai que je ne suis pas spécialiste de langues orientales. Il serait plus exact de l'appeler portrait métaphorique et je pourrais vous faire un topo sur la métaphore, figure de style s'il en est, mais on a dit que c'étaient les vacances. Bref portrait chinois veut dire qu'il se dessine à partir de différents « si c'était ... ».

     

    Et maintenant lecteur « tu vas creuser » pour deviner qui se cache derrière les métaphores. L'ennui c'est que tu n'as jusqu'ici que rarement réagi dans ce blog, si bien que le jeu risque de ne guère avancer sous la forme interactive qui en est pourtant la caractéristique. Mais bon, si tu n'inter-réagis pas trop, je ferai avec (c'est à dire sans) : Dieu me soliloque, j'ai l'habitude.

    By the way : dois-je interpréter ton perdurant silence comme un désintérêt ? De mon persévérant verbiage se pourrait-il que, Dieu me karchérise, tu n'eusses rien cirer ? Ou s'agit-il de la neutralité bienveillante bien connue en terre freudienne. Mais laissons Freud pour l'heure puisque, Dieu me principedeplaisirise, on a dit que c'étaient les vacances.

     

    Lors donc portrait chinois : si c'était un animal, un végétal, une couleur, un paysage, un plat etc. Alors voilà, ça y est, j'ai choisi quelqu'un. A propos de qui je vais m'employer à dire absolument n'importe quoi. Donc pas Montaigne ni Spinoza, puisque pour eux c'est fait. Ni Freud on fait un break, puisqu'on a dit que c'étaient les vacances.

     

    Si c'était … ?