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Blog - Page 230

  • Au coin de la rue : le cas de le dire ?

     

    À la croisée du boulevard de la République, un panneau « rue des Droits de l'Homme ». En s'avançant on voit un autre panneau, qui signale que la rue en question est une impasse.

     

    Shéhérazade B., m'informe une plaque cuivrée, est avocate à la Cour. Mon imagination se met à vagabonder.

    Je la vois, sa longue chevelure balayant la toge à chaque effet de manche, devant un prétoire suspendu à ses lèvres (et acquis de toute évidence à sa cause, sinon à celle de son client).

    Il profite tranquillement du spectacle, le client, il fait confiance.

    « N'ayez aucune inquiétude, lui a dit maître B., en narrant les faits sous un jour qui nous est favorable, je vous promets de nous obtenir, à tout le moins, un sursis ».

  • Au coin de la rue : âge tendre

     

    Dans sa poussette, un bébé chante tout seul, doucement, battant une cadence tranquille de ses petits bras. Sa mère, pressée, préoccupée, avance sans y prêter attention. Moi j'écoute car je n'ai qu'à écouter. 

    Privilège partagé des âges vacants.

     

     

    Un pépé à lunettes sur son vélo. Il fonce sur le trottoir, front baissé, sourire aux lèvres. Il va retrouver ses copains pour une partie de belote.

    Ou de billes : il a dix ans.

     

     

    Une grosse dame étalée sur un banc au soleil, brioche dodue dont la chair tiédit comme une bonne pâte.

     

     

    En traversant la rue, je croise un bébé dans les bras de sa mère, il agite sa menotte pour me dire bonjour, avec un grand sourire. Je lui rends son salut, et je me souviens.

    S. bébé dans sa poche kangourou saluait ainsi ses voisins en quittant le RER. Depuis le quai, sa mère et lui voyaient les mains s'agiter en retour, dans tout un compartiment attendri.

     

  • Au coin de la rue : jeunes filles

     

    Une ado longiligne assise en hauteur sur un ressaut entre deux colonnes de la Tour de l'Horloge, jambe pendante.

    Cela m'évoque ces pères Noël kitsch que l'on voit investir les façades dès novembre, en même temps que les chalets standardisés s'installent sur les trottoirs.

    Cette image inattendue de jeune fille sur la façade a quelque chose, elle, de vraiment merveilleux.

     

     

    Deux filles style cagole sortent en pétard d'une boutique de téléphonie. « On est nulles putain, les vraies blondes ! »

    Offre mirobolante qui aura trompé leur naïveté ? (La cagole est sans malice). Manque de répondant face à un vendeur méprisant ou dragueur ?

    Toujours est-il qu'elles se le servent avec assez de verve. (La cagole a son panache).

     

    Marchant derrière moi deux filles BCBG devisent. « Non moi j'achète pas ce genre de marque. Oui tu as raison par exemple Vuitton c'est un peu cher, mais au moins ... »

    (Au moins quoi ? On voit que t'as les moyens ? Tu portes une étole pure soie mais pour le panache on repassera).

     

    Plutôt partager un coca (quand bien même il ne serait pas light) avec les premières qu'un thé vert (fût-il irréprochablement bio) avec les secondes, me dis-je.