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Blog - Page 470

  • Yaka

     

    Youpi ! Ce serait aujourd'hui qu'on se débarrasserait de tous ces yuppies, yankees ou pas, qui jouent au yoyo avec les bourses mondiales, comme jouent à toutes sortes d'autres jeux mortels les yakusas sans états d'âme.

    Ce serait aujourd'hui que, s'emparant d'un sabre japonais ou bien d'un yatagan, on les découperait en morceaux avant de les raboudiner serré pour en faire du yaourt. Tout cela n'est pas très zen, et dénote une fâcheuse perturbation dans l'harmonie de mon yin avec mon yang ? Peut être mais vous savez quoi y a pas écrit « yogi », là, entre mes deux yeux.

     

    Ajoutons que ce qui est valable pour les yuppies l'est pour des tas d'autres, tous ceux auprès de qui, par comparaison, le yéti de l'Himalaya ou un yack bien énervé évoqueraient la longanimité gracieuse de Monsieur Spinoza, ou la tolérance sceptique de Monsieur Montaigne.

     

    Imaginez le paradis que serait le monde si tous les yoyotants voyous qui y sévissent décidaient plutôt de partir en croisière sur un joli yacht, qu'il soit ketch ou qu'il soit yawl (voire sur une simple yole), de faire des tournois d'échecs, de bridge, de yass ou de yam, de concevoir de nouveaux parfums à base d'ylang-ylang pour en inonder leur yorkshire (c'est aberrant vous dites ? Parce que ce qu'ils font d'habitude c'est sensé?), de faire un come-back en yéyés, voire de coacher un bébé de leur entourage dans la pratique du youpala …

     

    Il serait doux le monde où l'on pourrait se consacrer en paix à la composition d'ysopets drôles, moraux ou poétiques (pourquoi pas écrits en yiddish et en y multipliant les Witze), assis à l'ombre d'un ypréau comme La Fontaine en son temps ... Un monde où l'on cultiverait ses yuccas comme Candide son jardin, toutes illusions perdues, mais vivant quand même.

     

    Yaka.

     

     

     

     

     

     

  • Autopromotion Montaigne

    Oyez oyez lecteurs de ce blog : voici que vient de paraître aux éditions de l'Opportun un livre intitulé « Montaigne antistress », de Noëlle Guidon Mollex, que vous pouvez vous procurer pour une modique somme (autour de 10 euros) dans toutes les bonnes librairies ainsi que sur le net.

    Ceci est une autopromotion, puisque Noëlle Guidon, c'est moi, moi qui blogue pour vous sous le pseudo d'Ariane Beth (qui du coup perd en cet instant les caractères d'anonymattitude du pseudo – mais bon).

     

    Encore un livre sur Montaigne, direz-vous ! C'est vrai Montaigne est à la mode. Mais ce n'est pas étonnant.Notre époque présente bien des points communs avec la sienne. Il a connu la première mondialisation, après la découverte du Nouveau Monde. Il a connu l'absurdité des guerres de religion, venant remettre en question les convictions de l'Humanisme. Il est aussi un des premiers à penser l'individu moderne, revendiquant l'autonomie non pour s'y enfermer, mais pour construire avec l'autre un dialogue libre et authentique.

     

    Mon livre se présente sous la forme de 99 extraits des Essais, commentés brièvement : explications, échos de ma lecture. 99 « pilules philosophiques » commentées est en effet le schéma de la collection des « philosophes antistress » aux éditions de l'Opportun. Pourquoi « antistress » ? C'est l'idée que la philo est avant tout une sagesse, et que la sagesse c'est avant tout la recherche du bonheur. Alors on va voir dans les textes des grands philosophes comment ils s'y prennent, et ce qu'ils en disent.

     

    Bref mon livre est facile à lire, et propose à mon lecteur quelques passerelles vers sa propre lecture de Montaigne. En fait, si vous êtes des fidèles de ce blog depuis ses origines en déc 2012, vous avez déjà souvent rencontré Montaigne (d'ailleurs j'ai repris et retravaillé dans mon livre certains extraits que je vous ai présentés dans ce blog).

     

    Vous savez donc que dans les Essais il est question de joie de vivre gagnée sur la souffrance et les limites humaines, de relation aux autres, de choix à faire dans l'incertitude, bref de la condition humaine. Mais vous savez aussi que dans les Essais il y a surtout un homme à rencontrer. Un homme drôle, émouvant, lucide, qui nous invite à passer un moment avec lui, entre amis.

     

    Un rendez-vous à ne pas manquer. Et mon livre est là pour vous y conduire.

     

     

     

     

     

     

  • iXième

    Le X est fascinant. Rien que du point du vue grammatical, voilà une lettre qui est aussi substantif et adjectif, ce qui n'est pas donné à toutes, et même en fait à aucune autre.

    Mais surtout X fait entrer dans le territoire de l'inconnu, et par conséquent dans celui de l'imaginaire et de l'abstraction. En algèbre, symbole littéral désignant une inconnue. Souvenir de petits moments de mathématique pas trop compliquée, dans le plaisir de jouer avec cet X lors de la résolution d'une équation. Le faire passer d'un côté puis de l'autre du signe de l'égalité, comme dans une balade on repasse plusieurs fois à gué le même ruisseau, mais un peu plus haut, un peu plus bas. « Manipuler » (ainsi disaient parfois les profs) le X, le multiplier, le diviser, l'acoquiner avec des vrais chiffres en clair et sans code, mêler cet inconnu à la banalité, l'évidence d'un 2 ou d'un 210. Chaque manipulation le faisait un peu plus précis, lui ôtait du flou, jusqu'au moment où s'écrivait noir sur blanc X = 7. Moment à la fois triomphal et toujours un peu décevant. Cet X qui se cachait dans l'énigme de l'équation, auréolé du mystère, de l'indéterminé du mot d'inconnue, se retrouvait finalement là posé sur la feuille, résolu, identifié à un 7 tout bête, comme déchu de son vertigineux possible.

     

    X c'est aussi le chromosome X, un chromosome fort sympathique ma foi, que se partagent les hommes et les femmes. En revanche accoucher sous X est nettement moins réjouissant. Et puisqu'on est dans cette sorte de choses, parlons des films X, du « porno ». Voilà un mot aussi moche et vulgaire que ce qu'il dit. C'est déprimant de penser que la plupart des adolescents aujourd'hui ont pour premier aperçu de l'acte amoureux le sexe vu par l'industrie du porno, une mécanique répétitive de gestes aussi formatés que les parties du corps utilisées. Espérons que leur sensibilité et leur aptitude sentimentale soient les plus fortes face à ces aberrations, dont la stupide indigence n'a d'égale que l'angoisse haineuse à l'égard du corps féminin. Angoisse déniée, refoulée, qui constitue l'alpha et l'oméga de toutes les formes de l'antiféminisme, des plus soft aux plus abjectes.

     

    Mais ne restons pas sur cette triste note, car l'X présente aussi le charme expérimental du fameux sonnet en X de Mallarmé, qui est à lui seul une pub pour le dictionnaire :

    Ses purs ongles très hauts dédiant leur onyx,

    L'Angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore,

    Maint rêve vespéral brûlé par le Phénix

    Que ne recueille pas de cinéraire amphore.

     

    Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx,

    Aboli bibelot d'inanité sonore …

     

    Et pas que sonore, hein ?