Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Blog - Page 67

  • Appareil littéraire malveillant

    Ambrose Bierce. Un nom qui me disait vaguement quelque chose, j'avais dû le rencontrer par ci par là (à un détour de page chez Lacan peut être).

    Un nom que je ne sais pourquoi j'associais à celui de Balthazar Gracian, ou à celui de Wittgenstein. Tout en sachant qu'il n'y a pourtant aucun rapport. Quoique ?

    A.B. (tiens nous avons les mêmes initiales) (aucun rapport) est né en 1842 dans un bled de l'Ohio. Et il est mort on sait pas quand exactement, fin 1913 ou début 1914. Et où on sait pas vraiment non plus, quelque part au Mexique (mais c'est grand).

    Pourquoi le Mexique ? Il était parti y faire la révolution. À 71 ans oui, vous comptez bien : ça vous pose le mec. Une continuité avec sa jeunesse : il s'était engagé dans l'armée nordiste quand éclata la guerre de Sécession.

    Sinon dans le civil il fut journaliste et écrivain. Il ne rencontra dans ces domaines ni la fortune ni le succès. Un rapport avec son esprit caustique et son sens de la dérision ?

    En tous cas il se présente ainsi

    « Combien de fois pendant combien d'années faut-il attirer l'attention sur son inexplicable obscurité pour établir sa renommée ? Dans l'ignorance, je ne suis pas loin de me prendre pour le plus illustre des auteurs. J'ai pratiquement cessé d'être ''découvert'', mais on peut dire que ma notoriété d'obscur écrivain est à la fois universelle et immortelle. »

     

    Bref je vous propose de parcourir un livre sien, sur lequel je suis tombée en flânant à la bibliothèque, intitulé Le dictionnaire du diable (à l'usage des esprits éclairés qui préfèrent les vins secs aux vins doux, le sens au sentiment, l'humour à l'humeur et un anglais correct à l'argot). (édition Voix d'encre 2019. La traduction en français correct est d'Alain Blanc).

    Ce n'est pas le mot diable qui m'a accrochée (du diable, de l'infernal, du démoniaque c'est bon on en a notre dose dans la rugueuse réalité en ce moment, du côté de l'Ukraine, de l'Iran, de l'Afghanistan et de beaucoup d'autres lieux), mais bien le mot dictionnaire (vu que je suis une dicomaniaque assumée).

    Ambrose donne du dictionnaire cette définition :

    « Appareil littéraire malveillant conçu pour entraver la croissance d'une langue et la corseter. Le présent dictionnaire fait néanmoins partie des œuvres les plus utiles de l'auteur, le Dr Jean Satan. Il se veut un abrégé de tout ce qui est connu au moment de sa publication, et permettra de serrer une vis, réparer une voiture rouge ou demander le divorce. Il remplace avantageusement la rougeole et fera sortir les rats de leur trou pour mourir. Il fait une proie idéale pour les vers, et les enfants pleurent pour l'avoir. »

    Voilà qui donne d'emblée une idée du côté allumé du bonhomme.

     

  • Cruciverbiste (32) Zéro triche

    Le soigneur pour la guérison. Réponse : anagramme.

    Astucieux, non ?

    Je termine ce parcours sur les mots croisés avec un hommage à ce que je considère comme le roi des jeux de mots. La reine plutôt, l'anagramme étant aussi féminine que la raison ou la sagesse. 

    Comme le fait remarquer le physicien Étienne Klein*, les anagrammes font souvent émerger la quintessence d'une réalité. Comment, pourquoi ? Mystère du jeu de l'être et de la lettre ? Toujours est-il que pour ma part je le vérifie souvent.

    L'occasion de citer des anagrammes de mon invention :

    Les Essais de Montaigne : sagesse mondiale, tiens !

    L'Éthique de Spinoza : quiz de philo séante.

    Zarathoustra de Nietzsche : hâtez saut dans zéro triche.

     

     

    *Étienne Klein et Jacques Perry-Salkow : Anagrammes renversantes ou le sens caché du monde (Flammarion 2011)

     

  • Cruciverbiste (31) Ecriture inclusive

    Féminin en ce qui concerne l'intelligence. Solution : genre.

    Raison aussi est du genre féminin, je dis ça je dis rien. Et finesse, perspicacité, sagacité.

    Bon oui c'est vrai ce que je dis est totalement impertinent (sans pertinence j'entends), vu qu'au petit jeu de se renvoyer les mots comme des balles, ça peut durer indéfiniment. Avantage (masculin), égalité (féminin), avantage, égalité ...

    Faudrait donc arrêter de considérer ces questions de genre comme un match, non ?

    Vaste et passionnante question en revanche que celle du sexe des mots. Elle en dit long sur le type de société, le mode de civilisation. Par exemple le fait qu'en français il n'existe pas de neutre.

    J'ai tendance à penser l'existence du neutre comme le signe que la catégorie humain prime sur le genre. Mais peut être suis-je trop optimiste. Peut être est-elle conçue non comme un au-delà de la partition, mais comme un en-deçà.

    Genre das Kind en allemand (l'enfant). La preuve par la suite : kind-fille, adolescente, devient das Mädchen, reste neutre donc, tandis que kind-garçon devient der Junge.

    J'arrête là, mes élucubrations sont bien hasardeuses je le reconnais, vu le niveau de mes connaissances linguistiques. J'imagine que le Leser, la Leserin, pour peu qu'il (elle) soit versé(e) dans ces domaines doit déjà bondir.

    C'est fatigant, l'écriture inclusive, hein ? Fatigant à écrire, mais fatigant à lire aussi. Sur le principe égalitaire qui la sous-tend, rien à redire. Mais en pratique pfff. Ce qui serait sympa serait d'avoir la liberté d'accorder ou pas, de passer d'un genre à l'autre souplement. Sauf que ça poserait des problèmes dans l'enseignement de la langue. La grammaire vaut mieux que ce soit clair pour les enfants, ils baignent déjà dans tellement de flou.

    Enfin tant que je peux parler pour ne rien dire, hein ...

     

    Malgré les apparences, nous restons dans la thématique du langage avec : le soigneur pour la guérison (9 lettres).