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Le blog d'Ariane Beth - Page 272

  • Paroles vives

    Dans son Encyclopédie capricieuse du tout et du rien (cf Choisir la facilité), Charles Dantzig, s'appuyant dit-il sur la phrase de Patrick Kavanagh « Le moi n'est intéressant que comme illustration », produit son autoportrait à partir de citations. Voilà une satisfaction habile de narcissisme, par le biais d'une feinte distance. Mais je ne vais pas lui jeter la pierre, gare à l'effet boomerang.

    Et après tout, n'excluons pas que cela puisse procéder d'un mouvement d'humilité, préférer donner à lire des mots de génie plutôt qu'étaler son insignifiance personnelle (c'est pour moi que je parle Charles) (pour l'humilité ou pour l'insignifiance tu dis ?)

    (Eh oui l'ambiguïté du langage, hein ...)

    Bref, voici "mes" phrases. En guise de petit jeu (facile) (ça reposera du bouchon), je donne séparément la liste des phrases et celle des auteurs (mais juste les prénoms) (j'ai dit facile pas enfantin). Au lecteur de rendre à chaque César ce qui lui appartient.

     

    Que la mort me trouve plantant mes choux, mais nonchalant d'elle, comme de mon jardin imparfait.

    Sans plus choisir entre oublier et bien apprendre.

    Dans ce tiroir traînent de vieux papiers, que j'aurais jetés depuis longtemps si j'avais une corbeille à papiers.

    Je te porte dans moi comme un oiseau blessé et ceux-là sans savoir nous regardent passer.

    Ce n'est pas ta destinée d'être un chasse-mouches.

    Depuis que je me suis fatigué de chercher j'ai appris à trouver.

    Par réalité et par perfection j'entends la même chose.

    Je me suis gardé léger pour que la barque enfonce moins.

    J'ai embrassé l'aube d'été.

     

    A attribuer à : Louis Michel Franz René Baruch Philippe Friedrich Arthur

    (ça manque scandaleusement de femmes, non?)

     

     

     

  • Poser un lapin

    Me rappelle les moments hilarants du spectacle Tsoin tsoin de Muriel Robin, où, au meilleur de son sens de l'absurde et de sa maîtrise du genre clownesque, elle illustre cette expression, ainsi que d'autres tout aussi croquignolesques.

    J'en propose pour ma part quelques autres encore.

     

    Avoir une araignée au plafond.

    Si en plus on a le vertige, surtout ne pas chercher à l'atteindre, sous peine de se retrouver coincé sur l'échelle. Et avec un poil dans la main si l'araignée est du genre velu.

     

    Ménager la chèvre et le chou ? Prendre le taureau par les cornes ?

    Une alternative devant laquelle plus d'un aura donné sa langue au chat.

     

    Planquer la merde au chat.

    Mais à considérer l'état des trottoirs, faut croire que la merde au chien, elle, est faite pour être complaisamment étalée.

     

    Faire un travail de fourmi.

    Le travail de fourmi s'oppose au travail de Titan. Plus que force (ni que rage) il nécessite endurance et patience, acceptation de la répétition, courage du recommencement.

    Bref, Sisyphe aurait fait une bonne fourmi.

     

    Écrire en pattes de mouche.

    Fréquent dans les marges d'un formulaire en cas de doute sur la case à cocher.

     

    Payer en monnaie de singe.

    Monnaie universelle, la plus cotée dans le monde mondialisé régi par la loi de la jungle.

     

    Sauter du coq à l'âne.

    Un des grands plaisirs de la conversation.

    Un moyen sûr au service d'une véritable pensée. On évitera ainsi de s'arc-bouter sur son opinion en montant sur ses ergots ou ses grands chevaux.

    Et puis, juché sur l'âne, on suivra son petit bonhomme de chemin.

    En laissant dire sans s'émouvoir ceux qui crient haro sur le baudet.

     

     

     

     

     

  • "Le Réel c'est l'impossible"

    Sans me vanter nous vivons un temps anxiogène.

    J'ai donc décidé, pour éviter à mes concitoyens un complexe de Damoclès généralisé (et la faillite consécutive de la sécu pour cause de prescriptions exponentielles d'anxiolytiques et antidépresseurs), de dresser la liste des choses qui pour être effrayantes n'en sont pas moins impossibles.

    Celles dont on peut dire l'esprit serein : ça ? risque pas d'arriver, faut pas être parano, on peut dormir sur nos deux oreilles.

     

    La fin du système solaire.

    Oui enfin bon elle arrivera, mais dans suffisamment de temps pour qu'on n'ait pas à s'en soucier. D'ailleurs entre nous si on s'en souciait, qu'est-ce qu'on pourrait bien faire ?

     

    Un accident nucléaire dans l'une de nos centrales fleurons de notre savoir-faire scientifique (quand je dis nos et notre, c'est une façon de parler on l'aura compris) (perso j'ai pas d'actions chez Areva) (quoique aussi bien ma banque participe à son renflouement périodique).

    Et puis si jamais ça arrivait on mangerait des huîtres pour l'iode.

     

    Une pollution généralisée des mers, rendant impropre à la consommation tout ce qui y vit. (Mais alors du coup pour les huîtres ?)

     

    Une cyber-attaque désorganisant en deux clics trois bugs le fonctionnement de tout un pays. Totalement inenvisageable on est d'accord, compte-tenu de la rigoureuse éthique régnant

    1) dans la communauté internationale dont les membres ne sauraient user les uns envers les autres de tels procédés (je propose un RIC pour la rebaptiser discordance internationale, au moins on saurait de quoi on parle)

    2) dans l'ensemble des groupes d'intérêts et autres mafias pour qui sens des affaires rime avec sens de l'honneur

    3) dans le monde enchanté du cyberespace, dont n'est plus à démontrer l'attachement indéfectible à la valeur de responsabilité.

     

    La multiplication de pouvoirs dictatoriaux et situations chaotiques, la guerre commerciale, le commerce de guerre.

    Sans oublier les conflits dits de faible intensité.

     

    Il y aurait donc une mort de faible intensité. Enfin une bonne nouvelle.

    Dès que se pointeront les prochaines catastrophes climatiques, les pandémies qui nous pendent au nez y aura qu'à dire : « OK allez-y, mais pas de blague, hein, vous nous le faites en option faible intensité. »

     

    Si les dinosaures avaient su ...